La modernité des dernières Terrot,
Ténor, Tenace, Fleuron, Super fleuron, Super Ténor et Rallye.
Par Jean Paul Augé
Camberoque vous parle de sa Ténor et je l’accompagne en vous parlant de ma Rallye. Vous avez d’ailleurs noté qu’il avoue lui-même rêver d’avoir une SuperTénor (je témoigne avoir vu ses yeux briller devant celle qu’il a aperçu un jour à la bourse moto de Sommières). Si vous allez sur l’excellent site de la Mémoire-Terrot (http://terrot-dijon.ifrance.com) fait par des anciens de l’usine de Dijon (donc par des gens qui connaissent bien la question), vous trouverez, presque en tête du plan du site, une rubrique dite « Espace Rallye ». Tous les Terrotistes la connaissent sûrement, et je dis surtout ça pour les autres, qui nous rejoignent mais ne sont pas spécialement motards.
Terrot Tenace 175 : Sommières 2007
L’Espace Rallye est de bonne facture et il montre bien à quel point ces machines se démarquaient de celles qui les avaient précédé.
A l’époque, les japonaises ne sont pas encore arrivées, mais il est temps de redynamiser l’image de la moto face à la montée en puissance de l’automobile. L’ingénieur Padovani part de la base des 125ETD qu’il a conçu (comparez les forme des carters, ce sont les mêmes) et modernise. Un vrai cadre double-berceau (Il n’y a pas si longtemps que Norton a sorti le Featherbed), un habillage moderne (comparez le botier de phare avec celui des Triumph de l’époque), de jolis couleurs proprettes, rouge vif, bleu ciel, blanc crème… Bref, une silhouette franchement moderne pour l’époque. La presse du moment parle d’inspiration italienne, et de « machine de classe internationale ».
125 Terrot Tenor Sommières 2007
Comparez avec ce qui s’était fait jusque là : c’est carrément le fossé des générations. En comparaison, le beige des Motobécane me semble moins pimpant. Les performances sont là aussi, comme en témoignent les coupures de presse de l’Espace Rallye.
Dommage, les clients préfèrent acheter des 2CV Citroën, des Renault Dauphines, des Dyna Panhard, des Simca Aronde etc…. La moto n’est plus l’affaire que de quelques passionnés en voie de raréfaction. Seule l’arrivée des japonaises inversera la tendance.
Mais regardez pourtant de plus près le modèle de pointe de la gamme, la Rallye. On a parlé de la carrosserie, parlons du reste. Bon d’accord, c’est un culbuté, (à ceci près qu’on a vu plus tard, avec la Honda 500CX, que ce genre de moteur est capable de prendre 10 000 trs/mn). Mais c’est bien le seul reproche qu’on peut lui faire. Pour le reste, elle respire la modernité. Graissage carter sec, ressorts de soupape en épingle à cheveux (comme sur les Norton Manx) , embrayage multi disque en sortie de vilebrequin, bras oscillant arrière (au lieu des suspensions coulissantes encore en vigueur chez pas mal de concurrents), cadre double berceau (on l’a déjà dit, mais on insiste), selle biplace (fini le tansad), jantes sport italiennes, des Borani en aluminium, rien que ça, et des freins de 150mm (ceux de la lourde Terrot 500 RGST, donc du sérieux).
Fort justement, au sujet des freins: Mickie, grand spécialiste et historien de la marque Terrot que l’on ne présente plus, nous apporte une petite rectification à propos des freins de la RGST qui a eu jusqu’au bout des tambours en tôle. Ce sont ceux de la très rare RGSO ( 8 recensées, une seule roulante…). O pour oscillante, la dernière mouture de la 500, avec un bras oscillant… piqué, comme ces freins et tout l’arrière du cadre, à la 250 OSSD, dite l’OS à DéDé tant sa réputation (méritée hélas) est mauvaise.
Tour de France Moto: Alairac, Aude 2006
Et cerise sur le gateau, un moyeu arrière « à broche » : vous enlevez l’axe, puis juste une entretoise, et vous déposez la roue seule, tandis que la couronne et la chaîne restent en place sur le bras oscillant côté gauche, avec un amortisseur de transmission entre les deux. Moderne, on vous dit…
Parions que si la marque avait survécu, l’ingénieur Padovani aurait su faire évoluer la machine pour maintenir le niveau face à la concurrence. Il parait qu’il avait déjà un projet d’ACT, et aussi l’idée de faire des bicylindres 250 et 350.
Tour de France Moto Alairac Aude 2006
Aujourd’hui, on peut dire que l’industrie moto en France, voilà belle lurette que ça ne va pas fort… En tous cas rien à voir avec nos voisins anglais ou allemands et surtout italiens. Alors, bichonnons nos Terrot qui témoignent des dernières splendeurs d’une grande industrie..
Sommières 2007 :
La Terrot de Jean Louis que vous pourrez retrouver sur le superbe site du Terrot Club de Balancourt à la page:
http://www.terrot.org/les_photos/jean_louis/chez_jean_louis.htm
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