La modernité des dernières Terrot (seconde partie)
Par Jean-Paul Augé, notre correspondant exclusif pour le Pacifique et les alentours…
La première partie de cet article a été publiée le 10 avril 2008
Internet, c’est chouette, parce que même à 17000 km (et le pouce…) de Carcassonne, ça permet de fouiller les archives de la moto ancienne, et de compléter ce que j’ai déjà dit à propos de la Ténor et de sa grande sœur la Rallye, et de toute la famille, Tenace, Fleuron, etc…
Commençons par dire que tout le monde ne partageait pas ce point de vue, comme en témoigne l’article qu’on peut lire à l’adresse suivante :
http://pointscommuns.lexpress.fr/moto-revue-commentaire-medias-62014.html.
« ATTENTION : ce lien semble ne plus fonctionner »
dans lequel l’auteur se pensait en droit de dénoncer une certaine forme de ringardisme de nos chères Terrot. Les lecteurs du forum du site du Terrot-Club de Ballancourt ont pu lire les réactions de Mickie sur ce sujet.
Mais ça m’a donné l’idée d’aller voir ce qui se faisait à l’époque chez nos voisins italiens. Pourquoi italiens ? pour la simple raison qu’à la fin des années 60, à Carcassonne, deux copains du Moto-Club roulaient en Ducati 250. Et que j’ai voulu retrouver des images de ces machines, déjà si belles à nos yeux,
Pas mal, hein ? Je suis sûr que si on vous la donnait, vous la prendriez volontiers, non ? Mais bien sûr, vous allez me dire qu’on ne va pas comparer une 250 de 1964 avec une 125 de 1956, et vous auriez raison. Pourtant, il y aurait eu beaucoup de choses à dire ne serait ce qu’à propos de ce beau rouge et aussi de la forme du motif qui orne le réservoir, mais on ne va pas s’attarder. Parce que je veux vous faire voir ce que j’ai trouvé en cherchant s’il existait une Ducati 125. Merci le web, voici la réponse :
Cet engin s’appelle Ducati GS 125 – Marianne, et date de 1954… Vous allez me dire, « C’est pas du jeu, c’est une machine de course. ». Je vous arrête, c’est une routière, sportive sans doute, à peine modifiée pour la course. Pour preuve la présence du phare. Je vous fais un comparatif avec la Ténor ? Allez, j’en prends une au hasard (merci Mickie)
D’accord, c’est sûr, la Ducati marque un gros point avec son moteur simple ACT, comme le montre le passage de l’arbre de transmission vertical le long du cylindre, en haut duquel on voit bien le petit carter du renvoi d’angle, si caractéristique de cette architecture….
Mais pour le reste, je dirais que la Terrot tient le choc et prend même l’avantage ici et là.
Voyons d’abord la technique,
➢ Le cadre : vous n’allez pas comparer le simple berceau italien avec le double berceau Terrot, faut être sérieux, quand même.
➢ Le frein avant. tambour latéral pour l’italienne ? vous espérez vous arrêter? avec ça ? Celui de la Ténor fait déjà un peu plus sérieux, non?
Après, on n’a pas assez de détails pour continuer sur la technique, alors on passe à l’esthétique :
➢ Réservoir : Regardez le motif blanc sur celui de la Ténor (1957), et comparez avec celui de la 250 italienne (1964), ça va? on est d’accord? Quant au réservoir de la Marianne, comme on est sur une machine coursifiée, on ne dira rien: il est sans doute plus technique que joli. Et c’est un peu le même commentaire pour la selle.
➢ Le garde-boue avant ? Vous voyez une vraie différence, vous ? Moi pas… Même que le petit filet de la Terrot enjolive un peu, non ? A l’arrière, d’accord, chez Terrot, c’est plus lourd, mais bon, c’est une machine pour rouler tous les jours et ça assure une bonne protection. Mais rien de rhédibitoire pour celui qui aurait voulu monter un joli petit garde boue inox poli….
➢ La fourche : Bof, pas grand’chose à dire, hein? ça se tient, non? Mais un de ces jours, on reparlera du système de fixation de l’axe de roue avant des Terrot, vous verrez, ça n’a rien à voir avec celui du premier tricycle de votre petit neveu…
➢ Le phare : on a déjà dit que l’habillage de celui de la Terrot se retrouve quasi à l’identique sur la Triumph T120. A l’époque, chez les anglais, c’était mode , mais pas chez les italiens… Souvenez-vous des belles fourches italiennes Ceriani et de leurs superbes T de fourche. Alors on les montre. Et en plus, les bracelets, c’est sport, pour sûr… Question de choix… On préfère l’un ou l’autre, mais vers 1960, c’est aussi bien l’un que l’autre…
➢ Les amortisseurs arrières : un point partout, ce sont quasiment les mêmes. A l’époque, on enfermait les ressorts. C’étais sans doute plus classe….
Le bilan serait encore meilleur avec une Rallye comparée à une Ducati 175, puisque la Rallye profite de plus gros freins, de jantes alu (Borani italiennes) et d’un beau carbu à cornet et cuve séparée bien plus évidents que celui de la Ténor. Mais la Rallye est bleue ciel…
Voilà pour le jeu des 7 erreurs (Mickie, où ai-je vu que tu aimes jouer à ça ?)
Maintenant que vous commencez à comprendre, je vous propose de recommencer avec d’autres marques. Comme Terrot a joué sur deux cylindrées, 125 et 175, j’ai fait cherché les machines italiennes équivalentes… Et voilà ce que ça donne :
On commence par une Benelli Leoncino.
Puis une Gilera (excusez du peu).
Que pensez-vous de la forme du réservoir? Qui de Gilera ou Terrot a copié l’autre? Allez-y, dites-le, si vous l’osez…
Et encore une Gilera
Puis une MotoGuzzi.
Franchement, le garde boue avant, merci la lourdeur, non? Pour la forme de la boite à outil / réservoir d’huile sous la selle, j’aime autant ceux de la Ténor, au dessin plus net.
Et ce moteur? un peu bizarre, non?
Et une autre un peu moins « fraîche »
Et une Mondial. La Ténor est toujours dans le coup? Sûrement…
Puis une Morini, et là aussi, le reservoir et son motif…
Et pour finir, à tout seigneur tout honneur, deux MV. Hein? franchement…
Et alors ? Convaincus, maintenant ? Les Terrot n’étaient-elles pas au niveau des meilleures italiennes ? Moi je dis que oui, et pas qu’un peu…
Et pour finir, je vous mets une photo des Honda de 1953 et 1956, juste pour dire que ce n’est pas sûrement pas ces japonaises-là qui pouvaient prétendre réléguer nos Terrots au rang de pétoires ringardes
Oui! la Bianchi Mendola est superbe ! Bravo pour la restauration.
Les motos Italiennes sont toutes très belles.
pas mal toute ces photos de moto italiennes….
bravo!
la ducate 250 mach 1 est a croquer!
pour les italiennes des années 50, allez voir celle ci que j’ai restaurer, une bianchi mendola de 57:
http://motoancienne.superforum.fr/restauration-f8/bianchi-mendola-gt-125cc-t1087-90.htm
je recherche des italienens de ce type, si vous avez des adresses ou si vous connaissez des gends qui vendent, contacté moi svp,
cordialement
Je me lance dans l’aventure du blog,le tiens est super.Salut a
Dernière publication sur patrimoinemecamoto : KUB /1910?
Malheureusement je n’ai pas d’autre documentation que celle qui est publiée dans les articles de Jean-Paul sur la Modernité des dernières Terrot.
Salutations désolées !
Charles Camberoque
bonjour,
je recherche de la doc sur une ducati 125 port de 1961.
auriez vous cela et si oui, pourriez vous me contacter par mail?
cordialement
Salut !!!
Nina m’a fait part ce week-end de ton blog…. j’y connais strictement rien en moto, et encore moins en Ténor machin truc chouette… mais qu’est-ce qu’on se marre !! Je reviendrai lire ce blog assidument et le range d’ores et déjà dans mes favoris !!!
de mon côté je vais entreprendre la restauration d’une auto… une Fiat 126… bis parce que c’est moins chèr même si c’est pas un joli moteur à air comme les belles et grosses voitures… je sais pas si j’aurais le courage de lui consacrer un blog, par contre je retiens ton idée des petits sachets avant/après démontage et remontage avec photos… c’est vrai que ça fait potager mais c’est quand même une excellente idée…..
ceci étant dit, avant de dévoiler ta recette de cassoulet, ça me ferait plaisir d’y goûter avant ?!!!
@ plus, k.