Ah les vacances…
Ah les vacances…
Comme je vous le disais précédemment, le chantier de la Ténor n’avance pas bien vite, c’est les vacances, et je me préparais à vous faire patienter jusqu’à Septembre.
Mais à l’autre bout de la planète, le Tahitien ne l’entend pas tout-à-fait de cette oreille.
Faute de pouvoir jouer le Terrotmaniaque, il se ballade, sur sa Mc Laren et de temps en temps, il me raconte des choses bien sympa.
A votre tour d’en profiter…
Jean-Paul et sa progéniture sur une vraie Mc Laren de Nouvelle Zélande…
(Photo prise par Mme Augé, merci Hélène…, sinon les autres photos prises en NZ et Australie sont de Jean-Paul)
Donc, au début de ce blog, Camberoque vous a raconté comment, en 1967, il était parti avec les Jeunes Lièvres de Carcassonne jusqu’à Val d’Isère pour participer à la célèbre concentration des Chamois. Depuis, ses épopées sont moins homériques, mais beaucoup plus lointaines, Chine, Afrique, USA, et j’en passe. Mais faut pas rêver, il n’y va pas en moto… personne n’a encore traversé l’Atlantique en moto, et surtout pas en Terrot 125 Ténor. Je plaisante…
N’allez pas croire c’est par jalousie, mais je suis allé encore plus loin que lui, jusqu’aux vraies antipodes de notre doux pays natal, jusqu’en Nouvelle-Zélande. Normal quand on vit (temporairement) à Tahiti, c’est le pays « civilisé » le plus proche, à peine 4000km, mais quand même 19000 km de France. Après, pour aller plus loin, faut demander à la NASA… La preuve…
D’abord, cette première photo a été prise tout près d’Invercargill, complètement dans le Sud de l’île du Sud (pour les curieux : http://www.invercargill.org.nz/). En haut du poteau, sur le panneau, on peut lire les coordonnées 46°36’54″S – 168°21’26″E. Mettez ça dans un GPS, et en route, je vous promet bien des surprises si vous suivez le cap jusque là-bas. Et gaffe de pas vous gourer, car plus au sud, vous ne trouverez plus rien avant le Pole Sud, à 4800 km. Et là, vous irez sans moi, parce que 4 ans à Tahiti, ça m’a rendu frileux.
Or les Néo-Zélandais, ce sont des émigrés venus directement d’Angleterre, avec tout ce qui va avec, la passion de la moto y compris, vous allez voir.
Et si j’ai choisi cette première photo, ce n’est pas juste pour dire jusqu’où je suis allé. Invercargill ? vous les amoureux de la vieille pétoire, ça ne vous dit rien ?
Et ce type, la-dessous, en train de couver sa Velocette? non plus?
Le vrai Burt
Allez, je vous aide : fermez les yeux, imaginez une longue plage déserte à perte de vue, une bande de jeunes loubards en Harley façon Marlon Brando (tiens, on parle de cinéma, ça devrait vous aider) et un vieux type sur une drôle de bécane, basse, carénée comme une fusée, qui les allume tous.
Justement ça fait très cinéma, tant qu’on en a fait un film, et que le vieux type est joué par rien moins que Sir Anthony Hopkins….
Je sens que vous allez y arriver.
La bécane est une Indian de 1920 ultra-modifiée au fil des ans, the World’s Fastest Indian, et le vieux motard s’appellait Burt Munro.
Avant d’aller sur le Lac Salé de Bonneville, battre des records qui tiennent toujours aujourd’hui, il roulait sur la plage d’Invercargill en Nouvelle-Zélande.
Anthony Hopkins et le réalisateur du film Roger Donaldson.Photo de tournage du film Burt Munro
Le film date de 2005, et il est bien sympa : et vas-y que je te coule des pistons de record du monde au fond de mon garage, le vieux fou…
Et pas seulement, la preuve :
Pendant le tournage du film sur Burt Munro, un des types de la production n’a pas pu se retenir d’aller prendre la pose sur la bécane du père Munro (sans qu’on sache si c’était celle d’origine ou la réplique): 324 km/h là-dessus, ça vous tenterait d’essayer? Burt l’a fait,… à environ 70 ans… OK?
Burt Munro plus vieux.
La suite est à lire sur : http://www.worldsfastestindian.com/
Alors voilà une photo de cette foutue plage, sur laquelle je suis allé marcher, comme en pèlerinage.
Petite précision : j’y étais en juillet, et là-bas, c’est le plein hiver.
En latitude, ça vous fait à peu près l’équivalent des Sables d’Olonnes.
Allez-y en janvier, vous verrez…
Bon, évidemment, ça ressemble à n’importe quelle autre plage, mais vous pouvez me croire sur parole, c’est bien celle du vieux Burt et de son Indian, et elle fait plus de 20km de long.
Quant à rouler à plus de 200 km/h là-dessus : Respect…
Un peu au Nord-Est, à un peu moins de 200 km, vous avez la petite ville de Dunedin (encore un nom écossais, et un site sympa : http://www.visit-dunedin.co.nz/), et ils ont un petit musée de la vie au temps de pionniers, il n’y a pas si longtemps.
Dans un coin, il y la section « transport », et on y trouve quelques belles pièces :
Une Ariel 1930, qui côtoie une Harley aux couleurs aguicheuses.
Et l’inévitable Vincent. Dommage, ce n’est pas une 1000, mais tant pis.
J’avoue tout net que je ne me suis pas attardé sur la machine verte qu’on voit au premier plan devant la Vincent (peut-être un spécialiste pourra-t-il me dire ce que c’est), mais plutôt sur celle de derrière.
Vous le voyez ce petit bout de cadre rouge ?
Quand je l’ai eu dans le viseur, je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir ça de plus près parce que ça me rappelait trop… mais quoi au juste?
Ah ! là, ça vous parle, non ? La bonne vieille Mobylette, qui est donc arrivée jusqu’à l’autre bout de la planète, eh oui…
Mais ce n’est pas tout, lisez un peu le commentaire qui figure sur le petit écriteau juste devant, vous allez rire :
Dans la période d’après-guerre (celle de 40), les « mopeds » étaient très populaires, particulièrement en Europe, où les gens des années 50 étaient relativement pauvres, le pétrole rare, et les transports publics souvent défaillants à cause des effets de la guerre.
La Mobylette fut conçue en France et vendue à partir de 1952. Elle est devenue connue comme étant la « Harley Davidson française » car elle était le symbole de la liberté et de l’indépendance pour la jeunesse française
Alors ? ça vous la coupe, non ? vous le saviez, vous, que vous aviez roulé sur la Harley française ?
Pratiquement à l’opposé de Dunedin, toujours dans l’île du Sud, côté nord-Ouest, il y a Shantytown, (lisez http://www.shantytown.co.nz/) reconstitution touristique d’une petite ville minière de la petite ruée vers l’or de la fin du XIXèmesiècle.
Dans un coin, on peut monter sur une vieille machine dont le nom devrait vous rappeler quelque chose :
Allez savoir s’il n’y avait pas un rapport avec Bruce, néo-zélandais lui-même, et fondateur de l’écurie de F1. Moi, maintenant, je peux raconter sans mentir que je me suis mis aux commande d’une MacLaren. Et vous ?
Remontons encore un peu vers le Nord et rejoignons l’île du Nord, jusqu’à Wellington, qui est la capitale administrative du pays, siège du gouvernement.
On y trouve l’important musée Te Papa Tongarewa, au beau milieu duquel trône une moto plutôt originale, conçue et réalisée dans les années 1990 par un autre enfant du pays, John BRITTEN.
Il n’y en a eu que 10 exemplaires, celui du Musée est le deuxième de la série. Pendant quelques années, cette machine a (presque) tout gagné.
Un petit tour sur le site www.forum-auto.com/moto/section25/sujet211091-70.htmvous apprendra tout ce qu’il faut savoir sur cette machine exceptionnelle.
Vous verrez, c’est chouette.
Au passage, ayons une petite pensée pour les pilotes du bout du monde venus exprimer leur talent sous nos cieux.
On vous avait déjà parlé de Ginger Molloy, qui roulait en Bultaco TSS, et on se souvient aussi de Hugh Anderson.
Pour les autres, je vous recommande http://www.motorcyclingnz.co.nz/rollofhonour.aspx, c’est très bien fait.
Bon, je n’ai pas vu de Terrot, et d’ailleurs, on voit peu de motos sur les routes de là-bas (OK, en juillet, c’était l’hiver…).
Mais, allez donc sur le site du Terrot-club de Ballancourt (http://www.terrot.org) : tout-à-fait sur le bord droit de la page d’accueil, vous trouverez, une petite rubrique « nos visiteurs dans le monde », et si vous cliquez sur le lien, vous verrez qu’il y a au moins un Terrotiste là-bas…
Tout ça, c’était en 2006. Et un an plus tard, je suis allé faire un tour au pays des Kangourous.
Là-bas aussi le Terrot-club de Ballancourt atteste la presence de quelques Terrotphiles, dont un semble connaître quelques succès dans les concours d’élégance en présentant sa 350 Terrot des années 30, face à nombre d’anglaises de la même époque.
Je n’ai pas passé le temps à courir après les motos, anciennes ou pas.
Mais j’ai profité du passage à Melbourne pour pousser une pointe jusqu’à Philip Island, et on a vu le circuit, malheureusement de l’extérieur, car vu la saison, tout était fermé. (http://www.phillipislandcircuit.com.au/)
Mais ce qui est amusant, c’est de voir que la route touristique passe juste au bord de la piste :
Je n’ai eu que quelques pas à faire depuis la voiture pour aller faire la photo. De nos jours, au Castellet, c’est devenu un peu plus compliqué.
Comme pour la Nouvelle Zélande, on peut aussi rappeler l’importante contribution des pilotes australiens au sport motocycliste.
Si on pense bien sûr à Casey Stoner, on n’oublie pas Jack Findlay, Mick Doohan, Anthony West, Chris Vermeulen, Garry McCoy, Troy Bayliss, Wayne Gardner, et d’autres…
Jack Finley au Moto Journal 200 dans les années 1976, et en conversation avant le départ avec Agostini. Photo Copyright Charles Camberoque
A part ça, la curiosité m’a fait ramener un exemplaire d’un magazine local.
On y trouve grosso modo les mêmes choses que n’importe où ailleurs, sauf ça :
La Harley Davidson attelée faisant office de corbillard, alors là, salut…
Mais finalement, quand il s’agit de tirer la révérence….
Bon, allez ! Bonne nuit depuis les antipodes…