LES GRAND PRIX MOTO DE CARCASSONNE II
Les Grand Prix moto de Carcassonne II
Ecrit avant mon enquête et la publication de mon livre Le Circuit oublié
C’est en écrivant cet article, en 2009, que j’ai eu l’idée de poursuivre mes recherches sur les Grand Prix de Carcassonne.
Puis après quelques années et après avoir trouvé de nombreuses informations, j’ai publié le livre en 2013 : Le circuit oublié.
2ème partie
Par Charles Camberoque
Depuis la mise en ligne de la première partie de mon histoire des Grand Prix Moto de Carcassonne, j’ai glané sur le net et dans des archives les résultats des courses qui suivent.
Ils sont riches d’information sur les courses de moto en général et plus particulièrement sur celles de la période des années 30.
En course sur une Rudge dans les années 30
II Grand Prix de Carcassonne du 17 juillet 1932
Deuxième Grand Prix, J’ai raconté le premier GP dans mon livre Le Circuit oublié
CARCASSONNE, Circuit de la Voie Romaine,
Résultats 1932 et la suite dans mon livre Le Circuit Oublié
Course des 500 : Résultats dans mon livre Le Circuit Oublié
En course des 500 il est à déplorer un accident : Gravement blessé, lors de la course le pilote Paul Debaisieux, décèdera quelques semaines plus tard.
Inutile de préciser que la sécurité n’était pas ce qu’elle est de nos jours sur les circuits modernes.
Des motos superbes, des moteurs sublimes comme des œuvres d’art.
Course des 250
La lecture des résultats réserve quelques surprises. Ainsi en 250 serait ce le Padovani cher à tous les amateurs de Terrot ?
Edmond Padovani, ingénieur chez Terrot
Hé oui ! On connaissait bien la carrière géniale d’Edmond Padovani, 1911/2001, ingénieur de chez Terrot, mais à ses débuts c’était un pilote de talent gagnant des courses …
La suite dans mon livre Le Circuit Oublié
On a tous vu des photos de Padovani, posant comme un monsieur bien sérieux, un gentleman, avec les nouvelles rutilantes Ténor et Rallye, en complet veston austère et raisonnable.
Mais on a moins vu l’image du jeune homme bouillant et passionné vêtu de cuir comme un coriace pilote de course.
Moto Guzzi 1934
Avant d’être recruté par la maison Terrot au sein de l’écurie regroupant la fine fleur des pilotes de grand prix, Edmond Padovani se bricolait des bécanes d’occasion qu’il coursifiait dans son garage.
Particulièrement en 250 sa catégorie préférée. La légende dit qu’il avait lui-même rajouté une quatrième vitesse « faite main » à la boîte d’une Guzzi, ex-usine, qui n’en avait que trois d’origine.
Ses adversaires en course prétendaient « qu’il courait en sous-main pour la marque italienne ».
Ce qui l’attristait. C’était faux. Il en conserva un fort ressentiment car tout simplement, il était très fort et roulait vite.
C’est avec cette Guzzi qu’il connut un triomphe au grand Prix de France de 1934, après lequel il fut enrôlé par le premier grand constructeur français.
III Grand Prix de Carcassonne : 23 juillet 1933
Résumé des courses et résultats dans mon livre Le Circuit Oublié
Monet Goyon des années 30
Course des 350
Effectivement, c’est à cette dramatique course des 350 qu’assistaient mon père et mon oncle lorsque le pilote Jean Roland s’est tué au guidon d’une Monet-Goyon.
Triste épisode qui me sera sans cesse rappelé au cours de mon adolescence pour essayer de m’effrayer et de me dissuader de faire de la moto !
Arrivée de course sur Sumbeam dans les années 30
A noter qu’en 350cc, c’est le pilote espagnol Joaquim Vidal qui gagne sur une Norton cette fameuse et tragique course ….
La suite dans mon livre Le Circuit Oublié
Moteur d’une Rudge de 1931 …
… et Mickie nous dit dans les commentaires (voir plus bas) :
» Un mot sur la Rudge: Elle est nommée »Multi », étrange pour un mono! Cela vient du nombre de soupapes, 4, comme on peut le voir sur la photo… Et si on regarde bien, on se rend compte qu’elles sont radiales, c’est-à-dire que leurs axes de translation se rejoignent au centre de la chambre de combustion… Comme l’ont été les soupapes de la Honda 600 XLM un demi-siècle plus tard! Visionnaires, les ingénieurs de chez Rudge (par ailleurs créateurs d’un magnifique Sloper, un Hénaurme mono incliné à 45°)? Non, Peugeot avait déjà fabriqué un mono de course, avec une architecture de distribution identique, en…1913! Nihil novo sub sole, rien de nouveau sous le soleil…
Course des 500
En 500cc, Fernando Aranda, qui avait déjà gagné l’année d’avant en 1932, était revenu de Tamarite de Litera en Espagne et courrait cette année-là sur une Rudge.
Fernando Aranda Grúas était célèbre car il fut le premier Espagnol à avoir gagné une épreuve mondiale.
Natif de Tamarit de Litera, (en Aragonais), ce bourg est située dans la Communauté Autonome d’Aragon, Province de Huesca.
Il faut aussi préciser que la communauté Aragonaise est largement et solidement implantée dans l’Aude depuis les guerres Carlistes ( Fin XIX ), ce qui me fait penser que l’ambiance devait être chaude en juillet 1933 sur les bords de la piste et dans la ville, après cette double victoire Espagnole en 350 et puis en 500, et par un Aragonais, en plus, dans la catégorie prestigieuse des grosses cylindrées !
La suite dans mon livre Le Circuit Oublié
Fernando Aranda à l’arrivée d’une course espagnole un peu plus tôt sur une New Impérial en 1929.
New Impérial 500 Super Sport 1929
IV Grand Prix de Carcassonne : 5 août 1934
C’est cette année-là, le 5 août 1934, que le « XV. Grand Prix de l’U.M.F ». devait être disputé à Carcassonne. Vous pensez ! Une consécration pour les organisateurs audois et une preuve de la qualité des courses qu’ils organisaient à Carcassonne.
Mais malheureusement, il a été annulé par l’U.M.F prétextant un nombre insuffisant d’engagés.
De fait les constructeurs français ne s’estimaient pas prêts et les étrangers du nord pas intéressés par un si long déplacement en cette période de vaches maigres.
A cette période il faut dire que les constructeurs de moto bleu-blanc-rouge avaient besoin de victoires pour imposer et surtout vendre leurs productions de machines.
Et il semblerait qu’ils avaient très peur d’être vaincu par des marques étrangères sur leur sol français.
D’où le peu d’entrain pour venir dans le sud de la France risquer de perdre une course devant des motos étrangères plus rapides et fiables.
Bien entendu les Espagnols et les Italiens, qui figurent d’autre par au classement, allaient être là, eux.
Les organisateurs carcassonnais décidèrent de faire disputer tout de même leur Grand Prix.
Ils se passeraient du label du Grand Prix de l’U.M.F : Le GP de Carcassonne sera tout de même couru cette année là !
Résultats 1934
CARCASSONNE , Circuit de la Voie Romaine,
Résumé des courses et résultats dans mon livre Le Circuit Oublié
Détail du moteur de la Peugeot de compétition P 515 de 1934
V Grand Prix de Carcassonne : 7 juillet 1935
CARCASSONNE (11), Circuit de la Voie Romaine,
Résumé des courses et résultats dans mon livre Le Circuit Oublié
Dernière minute:
Mon vieil ami Jeannot Lapasset, du Club des 5 A de Carcassonne, me dit qu’il se souvient encore dans les années 50 du passage des motos au virage de la clinique de Montréal (qui depuis est devenu un rond-point) et où les motos arrivaient de la route de Montréal pour tourner sur la route de Bram, à l’entrée de la ville.
Jeannot me confirme donc qu’il y a eu encore des courses de vitesse à Carcassonne et après guerre, comme je le disais dans la première partie de mon article.
Plusieurs personnes parmi les anciens se souviennent encore de pas mal de chose, me dit-il, au sujet de ces dernières courses.
J’essayerai lors de mon prochain séjour dans l’Aude et grâce à J Lapasset de rassembler des témoignages.
A bientôt donc pour plus d’informations sur l’incroyable histoire des GP de vitesse de Carcassonne…
Source des photos et de quelques infos :
http://racingmemo.free.fr/index.htm
http://terrot.dijon.free.fr/PADOVANI.html
Ah! Carcassonne… que de souvenirs, mais hélas, il n’y a plus de Grand Prix moto sur la voie romaine, et notre Minervoise n’est plus telle que nous l’avons connue… Bravo en tout cas pour avoir retrouvé toutes ces informations. Je croyais avoir entendu parler aussi de courses de moto sur l’anneau du stade vélodrome de la Pépinière, et il faudra finir par lever le doute.
Quant aux culasses à soupapes radiales, certains se souviennent sûrement des travaux de l’ingénieur Apfelbeck, qui furent exploité sur certains moteurs BMW des années 60-70. Sinon, il suffit d’aller consulter la page : http://drmania.free.fr/apfel.htm
Promis-juré, je retrouverai ces photos du grand prix de Carcassonne, dans un de mes (nombreux) bouquins d’époque… Un mot sur la Rudge: Elle est nommée »Multi », étrange pour un mono! Cela vient du nombre de soupapes, 4, comme on peut le voir sur la photo… Et si on regarde bien, on se rend compte qu’elles sont radiales, c’est-à-dire que leurs axes de translation se rejoignent au centre de la chambre de combustion… Comme l’ont été les soupapes de la Honda 600 XLM un demi-siècle plus tard! Visionnaires, les ingenieurs de chez Rudge (par ailleurs créateurs d’un magnifique Sloper, un Hénaurme mono incliné à 45°)? Non, Peugeot avait déjà fabriqué un mono de course, avec une architecture de distribution identique, en…1913! Nihil novo sub sole, rien de nouveau sous le soleil…