La Ténor : un bon souvenir de Michel

La Ténor : un bon souvenir de Michel

 

Michel nous a envoyé un témoignage bien sympathique au sujet de sa Ténor et des transformations qu’il lui avait fait subir.

Malheureusement peu de photos  lui restent de cette  machine, mais l’essentiel et ses souvenirs sont bien là.

C’est finalement le plus important…

Pour moi aussi la Ténor fut la moto qui a suivi la fameuse Mobylette Motobécane AV 88 obtenue pour mon brevet.

La Ténor fut achetée d’occasion à un marchand très connu à l’époque (1965- beaucoup venaient de Paris pour y faire entretenir leur moto) en bas de la descente de Corbeil-Essonne sur la N7 à côté du passage à niveau et de la station de train qui voyait passer le flot quotidien des lycéens de l’établissement situé en haut de la côte…

Elle n’était pas très entretenue avec encore quelques feuilles dans le filtre à air mais dans mes prix.
J’avais des copains motards du coté de la porte des Lilas et nombre de jeunes venaient faire le tour du fort de Romainville avec leur 2 roues après la dernière “amélioration”…

Ils m’avaient orienté vers ce modèle qu’ils jugeaient abordable et bien technique.

Ils en avaient une un peu fatigué qui avait bénéficié d’une couronne grande dimension sur la roue arrière ce qui lui permettait quelques “roue arrière” et de bons franchissements dans les pistes de sable de la Forêt de Fontainebleau où nous allions régulièrement pour la varappe.

tenor terrot
J’avais fait de la mienne un engin un peu sport qui marchait fort bien après quelques préparations copiées sur celle faites sur la Rallye d’un copain, par un pro de Paris coté sur le matériel Terrot.
De mémoire:
-Une selle faite avec un dosseret composé des 2/3 du phare d’une 2cv recouvert de skaï noir. Moins confortable mais très “sport”.

On appréciera au passage l’épaisseur de l’assise qui donnait donc tout son « moelleux » à cet accessoire…

terrot tenor

-Un pot d’échappement légèrement tronqué qui laissait passer un son très sourd (mais pas plus fort pour les oreilles) comme une grosse cylindrée.

La fixation d’origine en acier jugée trop lourde avait été remplacée par un plat de dural coudé et ajouré de plusieurs trous sur toute sa longueur qui partait de la selle.
L’habillage des flancs du garde-boue arrière (toujours le poids…) avaient été retirés ainsi que l’habillage des ressorts de suspension arrière.

terrot tenor                                              affichebourse200921.gif

- L’habillage de fourche avait été retiré également ainsi que le phare attenant (Tjrs le poids…)et ce dernier avait été remplacé par un phare de Flandria avec optique en verre et le compte-tour ad’hoc.

Pour le fixer deux petites pattes avaient été soudées sur les tubes de fourche.

tenor terrot

- Le carbu et la pipe d’admission avait été débarrassés des moindres aspérités ou bavures, les soupapes rodées et tous les conduits de la culasse polis !

-Le guidon avait été scié et raccourci en son milieu pour lui donner un peu plus d’angle et moins d’envergure (je n’avais pas les moyens de m’offrir des “bracelets”).

Si je me souviens bien le pneu avant était un Pirelli.

Le seul rétro est placé bas, en dessous du niveau du guidon. En position couchée il était très bien placé.

Terrot Ténor

Je pense que d’autres “ferrailles” jugées inutiles avaient dû être supprimées.

Le nombre de tours moteur obtenus provoquaient une surabondance d’intensité électrique dans le volant magnétique qui causait de l’auto allumage puisque cette moto ne comporte pas de batterie pouvant amortir la surproduction (d’un autre coté c’était bien pratique coté entretien…).

J’avais trouvé le truc: avant que cela devienne obligatoire j’allumais donc mes codes et le moteur reprenait des tours et la moto gagnait de 5 à 8 km/h. Le plaisir !

Si je me souviens bien elle devait arriver à 115 km/h environ, soit 20km/h de plus que la Suzuki GN que j’ai actuellement pour de petites promenades, mais 15 km/h de moins que la Yamaha DTR 125 dont je me suis séparé peut-être un peu trop vite il n’y a pas bien longtemps…(Mais en 2 temps et refroidissement liquide il est vrai).

 

terrot tenor

Sur ces vues la moto vient d’être rendue roulante après un démontage complet et une peinture de l’ensemble. (Les photos doivent dater de 1965/66) .
La moto est rouge « Ténor », où du moins très approchant, grise et noir.

Le noir concerne essentiellement le motif sur le réservoir, l’inscription « Ténor » sur la boite à outil et le réservoir

Le tout a été fait avec attention mais avec très peu de financement…
Récup auprès des copains et objets détournés avec pas mal d’heures de bricolage.

La courbe de la patte de fixation du pot par exemple a été obtenue par martelage de la bande de métal entre 2 marteaux, le plus gros servant d’enclume.
La moto n’est pas dans son jus final sur ces photos:
Le carbu est là avec un venturi et une pipe courte.

Je ne me souviens pas s’il s’agissait d’un Dell’Orto ou du Gurtner mais je sais que par la suite la moto a retrouvé sa pipe longue, particulièrement polie à l’intérieur et qu’elle a ainsi retrouvé une souplesse à bas régime bien supérieures au montage de la photo  et cela sans rien perdre des performances maxi et s’il y avait une chute de la nervosité à l’accélération je ne l’ai pas franchement perçue.

Terrot Ténor moteur

Sur les photos les amortisseurs arrières ont encore leurs caches en tôle qu’ils ont perdu par la suite en faveur des ressorts apparents et du gain de quelques centaines de grammes…
De même une sorte de petite visière dirigée vers l’arrière est venue  protéger tant le dessous de la selle que le dos du pilote sans parler de la plaque minéralogique qui devait (déjà à l’époque…) rester visible pour la maréchaussée !
On voit bien la nouvelle position du guidon d’origine qui a été modifié en sciant la partie centrale.

Je crois que je n’avais pas réussi à inverser le sens du bras de tirage sur la came de frein arrière.

Pour un meilleurs rendement et surtout une meilleure usure des 2 garnitures, la came doit tourner dans le même sens que la roue.

Cela contrarie l’auto blocage provoqué par la friction de la came sur la garniture et la friction du tambour sur la garniture qui additionnent, ce qui a tendance à ouvrir une mâchoire et à fermer l’autre.

Cela  équilibre donc les efforts d’ouverture entre les 2 garnitures et  donc leur efficacité et leur usure. (Je n’ai pas trouvé cela tout seul, mais c’était très bien expliqué sur un vieux numéro de Moto-Revue et comme à l’époque j’étais en plein BTS « mécanique, bureau d’étude » j’avais bien retenu la leçon). ..  L’inversion n’est souvent pas possible simplement à cause du passage de la tige depuis la pédale de frein au niveau de la fourche arrière.

Lorsque je m’en suis séparé (service militaire effectué, marié et doté d’une 403…), elle commençait à avoir des problèmes de verrouillage de la 4eme vitesse mais les performances étaient toujours là et je me souviens très bien qu’elle était nourrie à l’Antar molygraphite dont elle ne faisait nullement un usage abusif .

Je crois que sur cette photo il manque déjà l’extrémité du pot d’échappement ce qui lui donnait sa sonorité genre Manx…(Rien que cela…).

Bref je la trouve toujours très élégante avec beaucoup de charme, car les premiers amours, hein !

Maintenant j’en suis à me demander ce qu’elle est devenue ?

Compressée comme ferraille ?

Retrouvée hors d’usage par un amateur et retapée ?

Revendue en pièces détachées aux bourses moto ?
Dire que je n’ai même pas conservée un double de la carte grise ou des numéros moteur et châssis…

…La rallye a été remplacée par une BMW R69S qui est restée plus sage et son pilote aussi !

Cela fait une histoire de Terrot en plus.  Que de bons souvenirs de jeunesse avec une Ténor.

Merci pour votre site qui m’a rappelé une de mes passions.

Michel R

 


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