Une belle journée cévenole
Par Jean-Paul AUGE
En lisant le titre, vous imaginez déjà l’auteur de ces lignes chevauchant gaillardement sa Terrot et parcourant à un train d’enfer les petites routes cévenoles rendues célèbres par les rallyes automobiles, ainsi qu’on l’évoquait dans un précédent article. Vous auriez pu avoir raison, sauf que ni la Ténor de Charles, ni ma Rallye ne sont encore prêtes à rouler, et que ni lui ni moi ne pousserions la passion jusqu’à faire des infidélités à nos chères pétoires en allant en emprunter une à un copain terrotiste compatissant…
En fait, il s’agit de tout autre chose. Par un certain concours de circonstance, Charles et moi avons eu l’occasion de rencontrer un de ceux dont nous suivions les exploits quand nous étions adolescents, à savoir Eric « Pépé » Offenstadt, désormais retraité et installé à Sète, non loin de son ex-mécano, « Gari » Carrera. Quelques assiettes d’huîtres de Bouzigues et bouteilles de Picpoul de Pinet plus tard, les contacts sont devenus plus réguliers, à tel point qu’il y a quelques jours, Pépé m’a proposé de l’accompagner rendre visite à Alain Michel dans son antre cevenol.
Je vois d’ici les yeux en point d’interrogation des plus jeunes lecteurs : Alain ? Eric ? c’est qui ceux-là?
Bras dessus, bras dessous,… une complicité de longue date réunit les deux compères.
On vous l’a dit, Eric était déjà une star du guidon en 1970 alors que nous êtions encore ados. Alain l’est devenu au cours de 15 saisons de GP side-car, conclues sur un tire de champion du monde en 1990. Comme ce serait fastidieux d’écrire ici ce qui existe en bien mieux ailleurs, je vous renvoie donc au site désormais incontournable de l’ami Francis Boutet, bike70.com, et plus précisément aux pages suivantes de la rubrique au titre ô combien explicite « Pilotes de légende » : http://www.bike70.com/Offenstadt.html et http://www.bike70.com/AlainMichel.html .
Outre que ça vous occupera un bon moment, vous verrez que ces gens-là ont un passé « chargé » comme beaucoup aimeraient en avoir un.
Et si on prévoit depuis quelques temps de vous parler un peu de la vie sétoise de Pépé (où il croise aussi l’ami Mickie de temps à autre, au comptoir de l’Entonnoir…, tandis que Gari aide Jean-Louis à fignoler le remontage du moteur de sa TZ, le monde est petit…), les circonstances font que c’est Alain qui lui vole un peu la vedette aujourd’hui.
Si vous avez lu les pages de « bike70 », vous savez donc qu’Alain vit en Ardèche. L’endroit est charmant, quoiqu’un peu isolé et pas évident à trouver (mais un bon GPS vous y aidera). Et Alain y a donc installé son petit atelier dans lequel il peaufine et bichonne sa 450Honda Rickman avec laquelle il participe aux courses d’anciennes.
Au fond de la pièce, le cuir d’Alain, et au mur, son diplôme de champion du monde
Outre la qualité des finitions, Alain fait preuve de goût et de beaucoup d’ingéniosité pour tous les petits détails qui font le charme et l’intérêt de sa machine.
Remarquez la finesse des pièces assurant la fixation du moteur dans le cadre, et la netteté d’ensemble du montage.
Le moteur rentre tout juste dans le cadre et Alain explique que sa mise en place suppose une certaine habileté manoeuvrière
Mais il continue aussi à travailler et son matériel comporte notamment un banc de puissance hyper-moderne pour la mise au point des moteurs les plus sophistiqués. Pour les détails, voyez son propre site : http://www.injection-moto.com/. Pépé était vivement intéressé à voir la maestria avec laquelle Alain manie son superbe outil de travail.
Le banc proprement dit est dans la pièce voisine, derrière la vitre, pour s’isoler du bruit et autres nuisances.
Quant à cette machine, vous l’avez déjà vue dans ce blog, à l’occasion de la fameuse « Côte de Veaux ». C’est celle de Jean-Luc Borgetto (merci à lui pour ces deux photos) qui a fait lui aussi le « pèlerinage cévenol » en septemblre dernier pour venir faire régler sa JLSP503 (voir la petite vidéo sur http://www.injection-moto.com/temoignages.html ).
D’ailleurs Jean-Luc avait déjà croisé Alain et Pépé aux dernières Coupes Moto-Légende. Quand on vous dit que le monde est petit…
Peut-être l’une de nos Terrot montera-t-elle un jour sur cette machine infernale pour voir ce que donne une mécanique de plus de 50 ans d’âge…
Dernier détail, et non des moindres, Alain et son épouse nous ont fait bénéficier du privilège de leur hospitalité, pour un repas aux saveurs régionales, au cours duquel ont résonné les échos de plus de 20 ans de GP moto et pas loin d’un demi-siècle de passion commune.
Merci à la femme d’Alain, absente de la photo et pour cause, c’est elle qui a bien voulu appuyer sur le déclencheur
Vraiment une belle journée…
Prochainement sur ce blog un grand article sur la Moto au Maroc dans les années 1960/1970
Jean Paul, félicitations pour ce super article … et merci pour la pub. Je prépare un article sur Charles que j’ai connu grâce à toi. Continuez tous les deux à faire vivre ce blog si passionnant. A bientôt. Francis