Les coupes Moto Légende 2010 : Atmosphère
Texte et photos : Copyright © Charles Camberoque.
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Depuis quelques années l’ami Jean-Louis me baratinait pour m’amener aux Coupes Moto légende.
Cette année 2010 j’ai fini par me laisser convaincre.
Et je n’ai pas été déçu !
Il faut le voir pour le croire ! À l’arrivée sur le circuit de Dijon-Prenois le parking, des voitures et motos, est lui-même impressionnant. À tel point que quand nous sommes repartis, nous ne retrouvions plus notre voiture : 25 minutes pour la débusquer… ça nous apprendra à venir en caisse. Ceci dit retrouver sa moto dans cette mer de bécanes ne devait pas être simple non plus.
Un tel rassemblement n’est pas courant et je me demande bien pourquoi la télévision régionale de France 3 Dijon ne l’a pas commentée pendant les informations du soir ? J’y ai rien vu. De plus F3 Dijon a fait toute une émission depuis le circuit où ils n’ont parlé… que de voiture ! La construction du circuit: repassant un film de F Cevert faisant en bagnole le tour de la piste, des discours de tout un tas de braves gens pour lesquels on n’a qu’un intérêt relatif. Tout juste si on pouvait y voir brièvement un ou deux anciens pilotes de moto !Est-ce une preuve d’incompétence, ou bien une réponse a des directives anti-motos qui ne cherchent qu’à minimiser l’impact d’une telle manifestation ? Je me le demande et je vous le demande ?
À l’intérieur du circuit des caravanes, des camions, des tantes de camping des stands des remorques et des motos par centaines, plus de mille inscrits pour tourner sur la piste avec des bécanes de tout âge et des pilotes toutes générations confondues. Et une foule de spectateur qui grandira tout au long de la journée. Sacré business tout de même que ce rendez vous annuel !
Bon c’est vrai que les Coupes Moto Légendes c’est aussi une réunion du troisième âge… même du quatrième … Et ça m’emmerde beaucoup… car j’ai du mal à le réaliser, mais j’en suis déjà… du clan des papés !
Mais ce qui est touchant, c’est de voir que malgré les ans, malgré les rides, malgré les bides qui ont parfois du mal à se caser entre selle, réservoir et carénage (oh, oui ! J’en sais quelque chose…)
Malgré tout, la passion est intacte et l’enthousiasme toujours immense pour remonter en selle encore une fois. Pour se donner l’impression de tourner comme avant !
Et puis sous le casque, on ne voit plus les crânes chauves et les cheveux blancs ! Enfin c’est une question de point de vue…
Malgré notre ouïe défaillante, quel régal d’entendre Jean-Luc Borgetto chauffer ses deux machines faites maison. Quel bonheur pour nos oreilles même si on est un peu sourd car elles sonnent rudement bien et les moteurs prennent des tours sans complexes.
Je vous rappelle que Jean-Paul a parlé de Borgetto dans l’article: Une belle journée cévenole
Jean-Paul y raconte une journée chezAlain Michel qui était à Dijon avec la sublime 450 Honda que vous pouvez voir dans le même article. Et on peut dire qu’il a bien profité de sa demi-heure de tournage sur le circuit !
Plus loin, nous avons enfin rencontré l’ami Thierry Philippon et son vieux copain Jean-Clande Serres dont j’ai déjà parlé dans les 2 articles de ce blog consacrées aux motos de Thierry Philippon :
Les MV font des vocalises…Tandis que Jean-Claude Serre, (au discours aussi éloquent que son palmarès), est intarissable sur ces souvenirs, sa science du pilotage et ses anecdotes.
Dans le stand de MV : Thierry Philippon fait des infidélités à Terrot !
C’est du propre! Voilà t’il pas qu’il enfourche avec délices une petite italienne, une MV bien entendu !!!
Heureusement que Bonera (pilote MV en 1974 qui a terminé 2 ème en 500 derrière Phil Read), retient Thierry, car je suis sûr qu’il serait partit pour faire quelques tours de circuit sur la belle moto rouge … rouge, comme une Ténor, pardi!
Et ça discute ferme dans les stands.
Et ça ronfle fort du côté des box et de la piste…
On tourne gentiment. La sagesse finit bien par venir…
C’est qu’il ne s’agit pas de ruiner de si belles machines !
Du haut de la terrasse qui domine les stands, on peut surveiller les compte tours des MV qui chauffent en se donnant l’illusion qu’on va les enfourcher pour partir faire quelque chronos.
Les moteurs se répondent dans des grandes tirades chantées depuis tous les coins du circuit. Un véritable opéra !
Ici une Terrot que me montre enthousiaste Thierry Philippon en précisant que c’est un machine historique car préparée par Edmond Padovani lui même sur une base de LCP 175 d’avant guerre. Padovani avait assuré à Thierry qu’elle filait à 145 km/h. Puis cette moto de courses a été modernisée jusqu’en 1954. Elle a été conduite par plusieurs pilotes : Par Jean Behra au début 1950 (ex champion de France sur Moto Guzzi et qui s’est tué au volant d’une Porche en Allemagne). Puis par Lamontagne et ensuite par Tessier, qui aurait été champion de France en 1954 selon un journal de l’époque.
Son moteur a un nouveau cylindre et une nouvelle culasse. Il a dû servir probablement de base et d’expérience pour dessiner plus tard le 175. Dernière modif, les freins de la 250 OSSD, mais hélas toujours la fourche de la 125.
Elle était la propriété de Padovani qui l’a léguée à son décès à Daniel Pallegoix, connu pour son livre sur l’Histoire de Terrot. Puis la machine a été cédée au Club Arbracam qui la présentait à Dijon.
Une grosse Yam démarre.
On regarde les motos. On les examine, on les hume, on commente, on les photographies.
Plus loin des Egli qui ont l’air de sortir d’un coffre suisse…
Et les propriétaires des machines, assis près de leur bien, parfois fiers et blasés …
comme… des propriétaires, surveillent les passants…
« Tout de même, mon bon môssieur, c’est une Egli » !
Si l’on a pu examiner et entendre plusieurs MV ‘sauvages’,
quelques-unes sont ‘domestiques’ et rugissent avec moins de rage tout en étant presque aussi belles et distinguées.
On peut s’en approcher sans risquer de perdre un tympan.
Quelques ancêtres sont présentes, des exotiques Harley aux populaires Terrots.
Il ne faut pas oublier qu’on est à Dijon et la célèbre façade de l’usine Terrot est représentée en décor avec quelques pilotes d’autrefois qui posent sagement en compagnie des motards qui immortalisent leur passage en Bourgogne, aux coupes Moto Légende 2010. Assurément, un bon souvenir!
L’écurie Terrot avec ses pilotes du temps où ils couraient en petit tricot bien serré est émouvante.
Seul le patron a l’air d’avoir un blouson de cuir !
J’aimerais bien qu’on me donne les noms de ces coureurs.
Toutes les demi-heures une nouvelle série de motos part en piste sur le circuit. On a le temps de les voir entrer et sortir et se regrouper dans le parc fermé.
Après avoir écrit quelques pages sur les Grand Prix de Carcassonne et un roman que j’espère publier bientôt… A Dijon, je me suis intéressé aux machines de cette époque, les années 1931/1934. Les voir en si bon état, les photographier et surtout les entendre tourner était pour moi un régal.
LE GRAND PRIX MOTO DE CARCASSONNE Aude
LES GRAND PRIX MOTO DE CARCASSONNE II
Des Nortons, de partout, comme si on les avait donné ! Une Indian à la fois rutilante et patinée, c’est pas du snobisme, ça?
Inutile de vous dire que les marchands du temple sont là, eux aussi. Des dizaines de stands avec de tout à vendre et à tous les prix, même les plus fous. Ce n’est peut être pas la crise pour tout le monde.
Face à ce succès populaire, il est étrange que personne ne communique sur le nombre étonnant d’entrées et de spectateurs présents pendant ce week-end. Ce qui en général est toujours une référence et un motif de satisfaction pour les organisateurs. Le nombre de pilotes inscrits pour tourner sur le circuit est connu. Et cela fait du monde! L’ensemble avec le public payant devrait générer un sacré chiffre d’affaire ! Calculez. Les amateurs de moto ancienne seraient ils en train de constituer une cible et un marché intéressant ? On espère, peut être, avoir la réponse dans le groupe de presse lié à cet évènement… A moins que la discrétion s’impose. En France on aime pas parler de gains et de sous… Et de toute façon je ne vais pas bouder mon plaisir d’avoir été là.
Plus rares des Rudges qui elles aussi se sont illustrées dans l’Aude avant la guerre. Quel moteur !
Les machines les plus récentes restent les plus efficaces sur la piste et quelques pilotes prennent un plaisir évident à balancer dans les courbes de Dijon.
Ce samedi là, à Dijon-Prenois nous nous sommes croisés, mais sans le savoir, avec Christian Heckmann qui courait en 500 au Maroc et y avait connu la famille Melhaoui dont je parlais il y a quelques temps sur ce blog dans :
La moto au Maroc: c’est Melhaoui !
Christian Heckmann (2 fois vainqueur en 500cc au GP de Casablanca dans les années 60/70), et que je n’ai rencontré donc que sur le net, m’envoie ces quelques photos (ci dessus et suivantes) ou on le voit dans les stands avec les frères Bernard et Christian Maingret.
Heckmann tournait à Dijon en catégorie A et B avec une TZ 350 et une magnifique Suzuki RGS 500cc. Elles étaient dans le stand Moraco avec les très belles TZ à coque Droulhiole de l’époque de Patrick Pons et Christian Bourgeois.
J’ai gardé pour la fin de cette page une machine qui m’a bien intriguée : Une Gillette.
Avec un tel nom, sent-elle l’huile de ricin ou l’after chèvre? (Comme on dit dans les Cévennes).
Non, elle doit sentir bien bon et fendre l’air comme un rasoir !
Mais qui peut m’en dire plus sur cette jolie et petite trois cylindres ?
En conclusion, c’était une bien belle journée !
Mais je regrette une seule chose : ne pas avoir pu retrouver à Dijon Philippe, du Terrot Club Ballancourt, pour boire avec lui une mousse et même plusieurs… pour, entre autre, le remercier de nous avoir envoyé si gentiment des invitations.
Merci à toi Philippe et à bientôt j’espère…