Les motos de Pékin
Les motos de Pékin
Texte et photos de Charles Camberoque
Pour des raisons professionnelles j’ai passé ce mois de juillet en Chine, à Pékin.
J’y ai présenté une exposition de mes photos de Chine et d’Europe que vous pouvez voir à l’adresse suivante sur le net:
http://2010camberoqueenchine.unblog.fr/
Bien entendu, j’en ai profité pour photographier des motos, ou plutôt les deux roues (utilitaires) que j’ai croisé.
Et s’il y a toujours pas mal de vélos, point de moto hormis des petites cylindrées.
Les 125 apparaissent alors comme des gros cubes.
Toutefois, moins de bicyclettes qu’il y a encore une dizaine d’année, mais beaucoup plus de voitures qui rendent la circulation totalement infernale.
On croise également des espèces de tricycles, genre caisse à savon qui sont des taxis pas cher, ou plusieurs personnes se serrent à l’arrière. J’en ai vu jusqu’à 4 cachés derrière les petits rideaux des fenêtres. Le tout offre la possibilité d’être bien fermé pour contrer les rigueurs de l’hiver pékinois qui est très froid.
Le moteur et l’avant de la machine sont tirés d’une moto de 125 et la puissance semble bien faible lorsque la charge est à son maximum …mais ça roule et les passagers sont contents.
Dans cette circulation chaotique, moi, je me demande quelles sont les règles du code de la route à Pékin ?
Peut-être qu’il n’y en a pas… C’est dire !
Lorsqu’on est comme passager dans le flot des voitures, on se rassure en pensant que finalement il n’y a quasiment pas d’accidents. À tel point qu’un froissage de carrosserie peut faire l’objet d’un reportage sur les journaux télévisés de TV Pékin. Étonnant non ?
Comme quoi la réglementation n’apporte peut-être pas tant d’avantages que ce qu’on pourrait penser.
Et on se faufile dans le moindre espace. Et on klaxonne. Et on avance au travers d’embouteillages à la taille de cette ville et de cet immense pays. Le tout en parlant négligemment dans le téléphone mobile.
L’occidental au long nez que je suis, sur son siège parfois à l’avant, serre les fesses…mais ça passe.
Sur les anciens tricycles triporteurs, on a installé des petits moteurs soit thermiques soit électriques. Et vous avouerez qu’en face du Mac Do sous un platane (appelé en Chinois l’arbre français) c’est bien commode ce plateau de triporteur… pour faire la sieste !
Des espèces de vélos électrique entre mobylettes et bicyclette ont fait leur apparition et filent sans un bruit, comme beaucoup de scooters marchant aussi à l’électricité.
Une belle pékinoise à la mode, équipée d’une visière protège-visage et chaussée de tongs assorties, roule sur son scooter tandis qu’un petit chien garde férocement la machine électrique de son maître.
Les motos sont limitées à 125. La police est équipée avec des 250. Il sont forts et rapides les policiers !
Parfois on croise des sides déjà anciens, copies chinoise des modèles soviétiques, eux même copies des machines allemandes. Beaucoup de scooters électriques et thermiques.
Au fait: Il y aussi des radars en Chine, des caméras et une vitesse limitée à 80 sur les périfs de la ville.
Je n’ai vu rouler en un mois, dans Pékin qu’une grosse Yam FJ. Etrange ? Peut-être une hallucination !
L’explication m’a été donnée par un de mes amis chinois : Dans les années 80, ou le gouvernement avait encore une certaine autorité, une expérience fut faite et l’on autorisa à 200 motards d’avoir des machines et de rouler avec dans Pékin.
Bilan 10 ans après : Il n’y avait plus aucun survivant !
Ils s’étaient tous tués dans cette furieuse et mortelle circulation ou les voitures changent constamment de file et cela sans crier gare ni utiliser les clignoteur.
Alors, il fut décidé qu’il n’était ni sage, ni possible, de rouler à moto dans Pékin.
La moto y fut interdite, ce qui devrait épargner des vies humaines.
Le paradoxe est la présence des petites cylindrées, mais il faut croire que les automobilistes en ont l’habitude et que, du fait de leur vitesse plutôt lente, le problème n’est pas le même que s’il y avait des motos rapides dans le gros bordel de cette circulation.
Personnellement je ne suis pas assez gonflé et n’oserais, ni n’aimerais pas rouler à moto dans cette ville.
Pourtant les deux roues à moteur pourraient être une alternative bien commode pour contrer les encombrements. Il faut dire aussi que les distances dans cette ville sont énormes et qu’a vélo le moindre déplacement devient une véritable épreuve sportive.
Les Chinois sont pragmatiques et les engins électriques constituent effectivement une option intéressante car peu dangereuse et pas polluante avec en prime l’absence de pollution sonore.
Je vous conseille d’aller faire un tour sur le site de la marque qui est sur la plaque du scoot, ci dessus : China Electric Vehicle Union ( WWW.DDCLM.COM) pour voir les photos des machines électriques proposées.
Dans l’hôtel, ou je logeais des maquettes de motos décorent certaines salles, prouvant que le mythe de la moto fonctionne puisque les machines sont utilisées là, comme un objet d’art.
Dans le métro de Pékin fleurissent des pubs pour des vespas. `
Les choses risquent fort d’évoluer à l’avenir, poussées par une société qui veut faire comme le modèle Occidentalo-Américain.
Les 125 sont plus équipées comme des Harley que des cafés racer.
J’en ai même vu une qui portait sur le réservoir ; écrit en belles lettres de feu, le nom usurpé de la célèbre marque américaine.
Et les motard pékinois sur leur vélomoteurs se la jouent comme des biker made in US même si le casque est peu conforme et les santiags ont laissé la place à des pieds nus, plus aérées.
La Chine est bien éveillée et n’a pas fini de nous surprendre.
Et d’ailleurs il n’était pas malin de laisser entendre qu’elle était endormie, encore une réflexion d’un occidental prétentieux. Enfin, passons car cela demanderait de plus amples développements…
Des chantiers partout. Destruction des célèbres hutong pékinois (ensemble de maisons basses au rues tortueuses et étroites), hélas, pour la construction d’immeubles de plus de trente étages et des boutiques luxueuses. La pression immobilière est énorme dans le centre de Beijing. Et les promoteurs sont capable de tout.
Écrans géants, voitures, ordinateurs, téléphone mobile et petites motos…
Toute la Chine est bien grande. Elle ne s’arrête pas aux portes de Pékin ou de Shanghai et tout le peuple chinois est loin de partager les richesses de la modernité. Des petits malin font fortune tandis que d’autres restent des prolétaires. L’écart entre super nantis et pauvres se creuse. Certains roulent en Ferrari et d’autres sur des vélos électriques tout de même bien contents de n’avoir plus à pédaler… comme autrefois…
Bref vous l’aurez compris la Chine est un pays qui me fascine et sur lequel je travaille, photographiquement parlant, depuis près de trente ans.
Et la Ténor dans tout ça, me direz vous ?
Elle avance, ça avance…
… et elle est d’un rouge !
Pour voir les photos de l’exposition de Charles Camberoque:
» Photographies d’Europe et de Chine »
présentées l’été dernier à Pékin en Chine
vous pouvez aller à :
http://2010camberoqueenchine.unblog.fr/
Les chromes, parlons en.
Avec Mickie nous étions ravis d’avoir trouvé un chromeur. Pas trop loin, enfin, 350 km aller, tout de même!
Il avait promis de tout finir pour fin juin mais pas de nouvelles début juillet et pas moyen de l’avoir au téléphone.
Hélas, il est mort.
OK, la Ténor est rouge, mais alors d’un rouge…
Et les chromes? Hein? ils sont comment, les chromes?
Salut Charles,
Remarquable reportage photo, qui donne un éclairage particulier de ce pays.
Si on le juxtapose à celui que j’ai fait sur Cuba, on voit bien la différence d’évolution des révolutions communistes……….
Je suis réellement « bluffé » par ton reportage
Amitiés
Jean-louis