Ariège : Grand messe du TCF
Ariège : Grand messe du TCF
Photos et texte de Charles Camberoque.
Le Terrot Club de France s’est réuni à Pamiers en Ariège, les 22 et 23 septembre 2012 pour son assemblée générale annuelle.
A cette occasion, tous les ans, le lieu de réunion est différent.
C’est plutôt astucieux. Cela permet d’une part aux provinciaux de ne pas toujours être obligé de monter vers la capitale pour ce rassemblement. Et d’autre part de découvrir à chaque fois un club et une nouvelle région.
Retrouvailles, agapes, discussions et promenades sont, bien entendu, une part importante des occupations de ce week-end toujours mémorable.
Chaque nouvel arrivant dans le sanctuaire Terrot doit impérativement faire quelques génuflexions et prières à Saint Edmond, Patron des Terrotistes, dont l’âme et la personne sont incarnées par les Terrot Ténor qui sont présentées en majesté !
Ici, un Terrotiste a abandonné sa dépouille et ses métaux à l’entrée du Temple…
Là, une machine pimpante attire tous les regards… nous en reparlerons plus tard…
Tandis qu’une autre, la mal aimée Magnat OSSD, a l’air de vouloir « péter le feu »…
Sur le parking, plusieurs belles machines dont une 250 Adler dans un superbe état. Sa construction qui fleure bon la solidité Teutonne. J’ai une pensée émue pour une de mes premières machines, une Yamaha YDS 3 qui fut inspirée, voire pompée de l’Adler par les Japonais.
Et puis parmi tous les visiteurs apparaît Jean Claude Serre qui ne peut résister à enfourcher la Ténor de son ami Thierry Philippon.
Tout heureux, Jean-Claude pose pour la photo, 52 ans après sa victoire aux Coupes du Salon à Montlhéry sur une 125 Terrot Ténor bien entendu !
Rappelons que Serre fut Champion de France 50cc en 1961 sur Itom.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur Jean-Claude Serre, je vous recommande l’article extrêmement bien documenté, sur Jean-Claude publié par Bernard Salvat dans le Motocyclettiste N°112 d ’Avril 2012. Voir : http://motocyclettiste.fr
Comme tout le monde, je suis attiré par la Terrot de course qui porte le n° 36. Magnifique !
Mais j’apprendrai plus tard de la bouche de son propriétaire que c’est un modèle qu’il a lui-même coursifié, certes sur une base d’époque.
Ce qui pose encore une fois le problème des machines qui se font dépouiller pour créer des vrais fausses machine de courses.
Il semblerait par exemple qu’actuellement on ne trouve que difficilement des Ducati d’origine des années 70, car toutes sont coursifiées et de ce fait, il n’en reste presque plus équipées de route comme à leur sortie d’usine.
En attendant la Terrot 36 file sur les routes de l’Ariège et son pilote malgré ses 76 ans se plaint :
« On ne roule pas assez vite ! Je ne peux pas passer la 4 ème !!! «
L’équipe de l’AZA de Pamiers ouvre la route. Heureusement car en ces contrées on peut se trouver dans un virage face à une voiture, tout aussi de collection, comme celle de ces Anglais.
Effectivement beaucoup de collectionneurs d’origine anglo-saxonne sont installés en Ariège et Aude pour notre plus grand bonheur, comme le propriétaire de ce tricycle Morgan qui a pris part à la ballade en nous enfumant de façon délicieuse car il a la délicatesse de mettre de l’huile de ricin dans son moteur. Un vrai régal pour les vieilles narines d’amateur de courses !!! Jacques Potherat aurait adoré…
A Pamiers, j’ai retrouvé mon ami Thierry qui m’avait promis de venir pour me présenter sa Ténor que je ne connaissais pas encore.
Une bien belle moto, superbement préparée et qui avance drôlement bien sur ces petites routes de montagne.
Certains ne l’auront vu que de dos !!! Comme sur la photo ci-dessous.
On sent en le voyant passer, que Thierry est à l’aise sur sa Ténor, il la balance dans les virages avec une sûreté et une maîtrise que tout le monde n’a pas. En plus avec ses pneus modernes elle accroche.
Certes, la petite Ténor à moins de puissance que sa magnifique Rallye que j’ai appelé la 186 Philippon et dont vous pouvez admirer la beauté sur plusieurs autres pages ce blog. Mais enfin elle avance drôlement bien. J’y reviendrai en consacrant plus tard une page entière sur cette machine.
Le samedi, bien que nuageux en matinée, le soleil sort dès l’après midi et c’est sous une magnifique lumière d’automne que la balade est partie pour une centaine de kms et le franchissement de 5 cols Pyrénéens.
La traversée de plusieurs sympathiques villages n’a pas autant impressionné les participants que le passage de la route à l’intérieur de la grotte du Mas d’Azil qui d’un avis unanime a vraiment surpris tout le monde.
Claude Rougé était descendu de Bretagne et j’ai pu vérifier que son carbu, un Dell Orto, moderne, convient parfaitement à sa Ténor.
Je vais donc immédiatement en commander un pour la mienne…
A leur mine réjouie et aux moustiques collés sur leurs dents, on peut constater le bonheur des motards qui roulent sur les routes de campagne ariégeoises.
La Terrot 36 sur les routes des Pyrénées … comme sur un circuit… Surprenant non ?
Et il se régale le petit chien motard !
Il admire et renifle le paysage, bien calé sur les genoux de sa maîtresse, tracté par la Terrot de son sérieux « papa ».
Aux arrêts : Commentaires des pilotes pendant que les ailettes des cylindres cliquettent en refroidissant doucement.
La merveilleuse entre tube 350 HSS, de Michel Blayer, attire tous les regards et les photographes.
C’est la plus ancienne de la sortie. Elle est de 1928.
Il faut dire que, là aussi, nous avons affaire à une très belle restauration.
La couleur, noir et or, de ce modèle est d’une grande classe.
Michel Blayer l’a entièrement restaurée dans son garage, faisant tout lui-même.
Ce genre de mécanique doit bien le distraire de ses occupations professionnelles car Michel, un temps ingénieur chez Peugeot s’occupe actuellement de son entreprise de programmation des systèmes soft de gestion électronique des moteurs et boîtes pour les F1 de plusieurs écuries.
La route continue pour cette mignonne Peugeot qui se tape la bourre avec des ETD et autres pétochons.
Quelques collectionneuses étaient également de la ballade.
Le lendemain, par une météo tout aussi belle, la virée continuera, direction le célèbre château cathare de Montségur.
Thierry confirme que les suspensions des Ténor étaient conçues pour rouler en duo. Alors quand on ne pèse pas comme deux ( comme moi ) pour tasser les amortisseurs, on en prend plein le « dos ».
Et bien que les rudes petites routes de montagne aient fait souffrir les postérieurs de ces messieurs dames …
Cette réunion en Ariège aura enchanté les Terrotistes présent à Pamiers.
Excellent, ce rassemblement en terre occitane, finalement assez proche de nos racines carcassonnaises communes, n’est-ce pas Charles. Dommage que je n’aie pas pu venir ce jour-là. Et puis, je me dis que si je dois participer un jour à une prochaine édition de ce rassemblement, ça serait mieux que ce soit au guidon de ma Rallye, dont la restauration avance gentiment. La selle est déjà refaite, et la carrosserie ne tardera pas à être prête pour le sablage et la peinture. Quant à la mécanique, c’est une autre histoire… Si tout va bien, d’ici l’an prochain, on devrait en avoir venir à bout.