Le nouveau livre de Barrabès : Motobécane, les 4 temps
Par C Camberoque
Je ne connaissais pas du tout Patrick Barrabès. Cependant, il y a quelque temps j’ai reçu un sympathique message de lui.
Il avait su que je m’apprêtais à publier un livre sur les Grand Prix de Carcassonne et bien généreusement, il voulait m’offrir quelques documents de sa collection.
Un geste rare, car beaucoup de collectionneurs gardent jalousement leurs archives. Quitte à ce qu’elles pourrissent dans des cartons de chaussures que plus tard leurs héritiers risquent fort de jeter.
Encore merci pour ta générosité, Patrick.
C’est ainsi que nous avons fait connaissance.
Les Origines d’une passion
Surprise ! Nous avons découvert que nous avions pas mal de points en commun en commençant par nos ancêtres.
L’arrière grand-père Barrabès, au début du siècle dernier est venu s’installer à Toulouse depuis son Aragon natal. Exactement comme mon arrière grand-père qui venait lui aussi de cette partie de l’Espagne.
D’autres origines, audoises par une partie de sa famille paternelle, expliquaient le fait que Patrick se soit également intéressé à ce département et comme moi à la moto en terre d’Aude.
Dès 1925, ses grands parents ouvraient un restaurant bien connu à Toulouse, rue Denfert-Rochereau, ou après 1938 tous les Républicains exilés y avaient table ouverte.
Le père de Patrick, ROGER aimait déjà la moto et en fit sa profession ouvrant un atelier qui devint plus tard une concession Motobécane.
Sur les photos de famille, on aperçoit le petit Patrick, en 1954, chevauchant une Peugeot toute neuve.
Plus tard à côté de sa grand-mère, une 175 Peugeot est garée à un retour d’une partie de pêche avec son grand-père François.
Sur une autre image qui traduit elle aussi toute une époque, Patrick est sur le tan-sad, derrière son père Roger.
Puis au service militaire, il fait des infidélités à Motobec pour une marque anglaise, dont il vaut mieux taire le nom !!!
Le virus motocycliste était déjà inoculé depuis longtemps puisque tout petit, sa mère lui avait confectionné un bleu de travail à la taille de ses 4 ans pour qu’il puisse suivre son père à l’atelier.
Voilà comment naissent les vocations :
Dès que Patrick a une douzaine d’année, lorsqu’il rentre de l’Ecole, il aide son père dans leur boutique, ou ce dernier était devenu agent Motobécane.
De ce fait les Motobec n’ont pas de secret pour lui et plus tard, plus grand, il se passionnera naturellement pour cette marque.
Il retrouvera même des machines ayant appartenu à des membres de sa famille, les rachetant, des années après que ces derniers s’en soient séparés.
Des histoires passionnantes que je l’encourage à écrire.
Les vélos R Barrabès
Les vélos l’intéressent également et ce d’autant plus que son père, Roger en montait et en vendait sous la marque qui porte le nom de R Barrabès.
Patrick apprécie de plus en plus les vélos. Il est fier de me montrer une bicyclette qu’il a eu du mal à restaurer. Il l’avait trouvée incomplète.
Ce vélo a une histoire surprenante car il est une étude, répertoriée Type M, qu’avait réalisé Eric Jaulmes, le grand ingénieur Motobécane qu’on ne présente plus.
À cette époque de la guerre qu’on nomme la clandestinité, en 1942, les ingénieurs et l’usine Motobécane s’étaient déménagés discrètement à St Etienne. Ainsi ils pouvaient continuer à faire leurs recherches malgré l’occupation de la partie Nord de la France.
En 1938, avant ces temps troublés, Eric Jaulmes avait travaillé sur les bicyclettes et mis au point un vélo de course entièrement suspendu qu’il utilisa tout le reste de sa vie et que Patrick possède également.
Sur la photo ci-dessus on peut voir le détail très intéressant de la suspension avant de cette bicyclette de femme qui est un prototype comme les aime particulièrement Patrick.
Compétence et modestie : Patrick Barrabès
Et des prototypes Motobécane, Patrick n’en manque pas dans sa collection. Ils pourraient faire à eux seuls l’objet de nouvelle page sur ce blog… Où d’un livre tout entier…
Il faut dire que les recherches sur des prototypes, il connaît ça Barrabès, puisque cela constitue son travail dans sa vie professionnelle. Patrick est discret voire très modeste. Il finit par me dire qu’il est Mécanicien prototypiste, participant au sein d’une grande entreprise de la réalisation des prototypes pièces et ensembles mécanique et du laboratoire mécanique de la division capteurs. Et même si sa modestie doit en prendre un coup je vous confierais aussi qu’il est détenteur de trois brevets internationaux appliqués à l’automobile. Chapeau l’ami !
Tout le monde ne peut pas en dire autant… Et pourtant… il y en a tant qui fanfaronnent…
Avec un tel bagage technologique et une si grande connaissance des Motobécanes Patrick Barrabes ne pouvait que devenir naturellement l’historien de la marque. Il écrira de nombreux articles dans la presse spécialisée, des études historiques et techniques, des reportages dans Motos d’Hier, Rétro Passion, Moto Classica (Espagne), Motociclimo d’época (Italie) sans oublier, dans La Dépêche du Midi.
Patick Barrabes collaborera à un nombre impressionnant de livres importants pour nous tous, les passionnés de moto d’époque et il signera personnellement plusieurs bouquins dont ceux, bien connus, publiés chez ETAI qui sont des livres de référence.
En 2006, il termine, Motobécane, les 2 temps 1921-1984.
Puis deux ans plus tard, en 2008 : Motobécane, la mobylette universelle.
Le dernier né: Bientôt en librairie
Et enfin en librairie le 22 mai 2013, est prévue la sortie de :
Motobécane : les 4 temps 1927-1984
Motobécane ! C’est la Mobylette. Devenue universelle, elle à conquis le monde grâce à ses quatorze millions d’exemplaires. C’est aussi une gamme de motos à moteur deux temps qui de 1923 à 1984, de 175 à 350 centimètres cubes à conquis le marché français en établissant la renommée du constructeur de Pantin. Motobécane c’est surtout une gamme de motos équipées de moteurs à quatre temps.
Depuis les blocs « anglais » Jap et Blackburne qui ont permis l’accès aux moteurs à soupapes jusqu’à la célèbre D45, le petit monocylindre 125 cc à soupapes latérales, qui à remis la France sur deux roues en 1946, tous les genres sont représentés. Populaires dont le « poum-poum a bercé notre enfance ou machines extraordinaires avec les quatre cylindres 750, et la 500 Bloc S Grand Sport, issue du crayon de « Géo Ham », elles représentent la diversité et l’excellence de la production motocycliste française.
Monocylindres latéraux, culbutés ou à arbre à came en tête, cinquante à sept cent cinquante centimètres cubes, tourisme tranquille ou trajet travail, sport, vitesse, trial ou endurance, les quatre temps ornés des têtes de Gaulois sont partout. Dans les clubs, les Motobécane sont légion. Présentes dans tous les rallyes, elles sont en majorité dans les collections, gage de la « côte d’amour » envers ces attachantes machines, à l’attrait indiscutable.
Cette étude de Patrick Barrabès après « Les 2 Temps Motobécane » et « La Mobylette Universelle » conclue la trilogie consacrée à la marque. Par son importance, elle dépasse le cadre des « Ateliers de la Motobécane » pour dresser un portrait de ce que fut la moto française et la vie quotidienne des français pendant la traversée des années folles, la guerre et les trente glorieuses ou rares sont les familles qui ne possédaient pas une moto construite à Pantin.
Vous découvrirez dans cet ouvrage :
- Motobécane : Histoire générale de la marque
- 1927 / 1929 : Les premiers 4 temps
- La R3 : L’arbre à cames du mystère
- Les Blocs B : Le début des 4 temps « maison »
- 1929 / 1930 Les motos à quatre cylindres en ligne
- Le Bloc S
- Aviation et blindés
- L’AB1 : 100 cc de fiabilité
- Motobécane … Souvenirs de guerre
- 1945 / 1958 : La D45 : La France sur deux roues
- 1943 / 1964 : Les « Z » La plus connue des françaises
- Les scooters Motobécane à moteur quatre temps
- Les Bicylindres Motobécane
- La KM 2V Quatre roues pour quatre cylindres
- Les quatre temps hors de nos frontières
- Les derniers quatre temps
- Un peu de technique
Beau travail Patrick !
Encore un bouquin indispensable …