Pour que carbure la Ténor…
Pour que carbure la Ténor…
Pendant cet hiver, ma Ténor est restée à l’abri des intempéries que nous avons connues jusqu’à ces dernières semaines où l’été arrive, il était temps !
À la fin de sa restauration, au printemps dernier, un carburateur provisoire avait été monté, un Amal qui visiblement n’était pas adapté. Cela m’avait permis d’étrenner ma vieille Terrot pour les 30 ans du TC Ballancourt, bien que la Ténor n’y soit pas encore au top.
À Montlhéry, si la machine tournait bien à l’arrêt, elle manquait de souffle et de puissance sur la piste. Malgré les trous à l’accélération, j’étais bien content et je garderai pour toujours un grand et bon souvenir de cette journée sur la piste et l’anneau…même à 60 km/h.
Par la suite, sur les conseils de Claude Rougé et Thierry Philippon j’ai acheté un Dellorto tout neuf.
Les références de ce carbu sont PHBG 21 CS. Prix : 73,70 euros livré à la maison.
Moins cher qu’un vieux Gurtner à 100 euros dans une bourse, alors qu’on ne peut pas être sûr qu’il va fonctionner.
Pourquoi s’en priver, d’autant plus que je ne cherche pas à avoir une moto de musée, mais a retrouver ma Ténor pour rouler avec.
C’est le même qui est monté sur la Ténor de Claude. Il fonctionne parfaitement et sa bécane possède une puissance qui en laisse pas mal sur place.
Ce que j’avais pu constater lors de la rencontre du Terrot Club de France à Pamiers et sur les routes des Pyrénées. Voyez sur la photo suivante Claude Rougé dans ses oeuvres …
Ce Dellorto est spécifié comme carburateur 2 temps mais pas de panique, il fonctionne très bien avec l’alimentation en huile condamnée, comme c’est une possibilité.
Le diamètre de fixation sur la pipe de la Ténor est de 1 pouce soit 25,4 mm et il faudra l’adapter quelque peut.
En commandant chez Dellorto ce petit carburateur ne manquez pas de demander en plus un gicleur de 82 et un de ralenti de 35.
Avant de monter le carburateur neuf, il faudra, bien entendu, mettre les bons gicleurs et également disposer l’aiguille en position la plus haute possible. Mais pour qu’il n’y ait pas de confusion voyez la photo ci-jointe…
»Aiguille tout en bas et donc clip tout en haut ce qu’on voit parfaitement sur la photo.
Ce qui veut dire réglage de richesse au mini en ouverture du boisseau entre 1/4 et 3/4« . Précise Thierry Philippon. « Et pour la vis de richesse tu la serre à fond et tu reviens en arrière de 1 tour et demi «
Tandis qu’il ajoute : » Je te conseille de diminuer le jeu de l’électrode de bougie à 0.4 mm car les bougies sont réglées pour les allumages électroniques « .
Et avec une bougie NGK B 8 ES… Cela devrait péter !!!
« Oui, à condition d’abreuver la bête avec du super 98 et pas du 95 « , affirme Claude.
« N’oublie pas ! Avec ce carbu il faudra toujours mettre le starter pour démarrer puis aussitôt l’enlever ».
« Comme tu n’as pas monté le filtre à air… » Ajoute Claude ... « Un cornet avec une grille serait le bien venu… mais ou le trouver? «
Mais attention !
Lors du montage de mon carburateur, une durite en trop avait été montée.
Comme vous pouvez le constater sur la photo suivante :
Ce montage n’était pas le bon et le carburateur n’a vraiment pas besoin de cette durite qui perturbe son bon fonctionnement rendant les réglages fins quasiment impossibles.
Résultat cela ne carburait toujours pas bien, il y avait toujours des trous à l’accélération et la machine n’était pas au mieux de ces petites performances.
Avec Jean-Louis nous avons remonté la petite Ténor sur l’établi. Plusieurs autres petits détails étaient à peaufiner…
Mais nous en reparlerons plus tard…
Sur les photos suivantes, vous pouvez voir le dernier montage avec le carbu Dellorto et une seule des 2 pattes de fixation de la pipe d’admission au cadre. Je ne sais pas où a bien pu passer l’autre, mais comme j’ai vu pas mal de Ténor montées avec une seule patte je me demande si certaines séries n’auraient pas pu être montée comme cela?
Claude et Thierry m’assurent que les deux sont nécessaires pour atténuer au mieux les vibrations.
Même si certains supprimaient ces deux pattes, garantissant par une vieille légende… qu’elles entraînaient la casse du cadre…
Dans cette configuration et avec les bons gicleurs, la Ténor a retrouvé ses performances et moi mon bonheur de la conduire sur les petites routes.
Malgré mon poids aussi élevé que celui de deux passagers de 1958… J’ai gagné considérablement en puissance et vitesse.
Bref ça carbure…
Mais à cette allure des problèmes d’allumage apparaissent de façon aléatoire rendant le fonctionnement un peu irrégulier.
Mon passage à vitesse élevée sur des ralentisseurs a suffit à ce que des contacts se fassent moins bien et que la moto ratatouille. Puis, alors que le moteur avait démarré au premier petit coup de kick, il refuse de redémarrer. En tripotant les fils et câbles divers cela va mieux…
Se pencher sérieusement sur le circuit électrique et l’allumage semble indispensable.
Claude Rougé me propose ses solutions astucieuses et économiques, tandis que Thierry me vante les avantages de l’allumage électronique…
Que Faire ?
Claude Rougé et Thierry Philippon se préparent pour une belle bourre sur les routes de l’Ariège.
Bel exemple, ci dessus, de préparation sur la Ténor de Thierry Philippon :
Raccourcissement de la pipe et modification des pattes de fixation qui sont montées sur le cache culbuteurs avec en plus un montage subtil de la cuve séparée du carbu, sur silent blocs. Un Dell Orto mais de diamètre 22, qui plus est, un modèle Racing avec un gicleur de 85. Thierry pense que ce n’est pas nécessaire sur une Ténor ordinaire… et il faut dire que la sienne sort de l’ordinaire !!!
Voir l’article: La Ténor de Philippon: http://charlescamberoque.unblog.fr/2012/11/04/la-tenor-de-philippon/
Tandis que sur la moto de Claude, photo suivante, la pipe d’admission est plus courte .
Photo suivante : Thierry Philippon sur sa Ténor dans une ascension Pyrénéenne.
Dans une prochaine page de ce blog, je vous raconterai les derniéres incroyables évolutions que Thierry a conçu pour sa Terrot Ténor…
Oui, ça continue…
Et c’est pas fini ! Il y a encore des merveilles à découvrir, des Ténor et des Rallye qui ont connu des évolutions dignes d’Edmond Padovani; et que d’autre part ce dernier avait particulièrement apprécié …
Non, c’est pas tout de restaurer une machine. Il ne suffit pas qu’elle ait de l’allure, encore faut il qu’elle soit bien préparée pour fonctionner correctement : Qu’elle retrouve des performances dignes ou même, pourquoi pas, meilleurs qu’a sa sortie de l’usine !
Pas de problème d’adaptation pour un Dellorto, rien que de la logique et un coup de ponçage pour l’adapter précisément.
Il est possible que les autres carbus soient aussi « montable » mais j’ai préféré suivre les conseils éclairés de mes amis Claude Rougé et Thierry Philippon dont les machines fonctionnent à merveille avec ce carbu (Européen). D’autres ont monté des Mikuni…qui vont très bien aussi.
Ceci dit, si le Gurtner d’origine fonctionne encore correctement.
Pourquoi le changer ?
Voilà les infos qu’on attendait, et il va y avoir une suite !!! Quand même quelques questions: l’adaptation du Dell’Orto à la pipe Terrot, c’est compliqué, ou faut-il simplement une bague? Ensuite, le catalogue Dell’Orto PHBG propose de multiples versions en 21,à côté de la version CS choisie qui semble prévue pour les moteurs 2 temps à graissage séparé, il existe la version AD avec le puits d’aiguille AN et le flotteur 5g et aussi la commande de starter à câble. A la lecture des caractéristiques elle me paraît bien adaptée à la Ténor, en modifiant comme décrit les gicleurs de marche et de ralenti, qu’en pensez-vous ? Allez, je vais aller faire chauffer la Ténor, la météo est au top…