Le catalogue Ural M63
Le catalogue Ural M63
Par Patrick Barrabès
En complément de l’article consacré, en août dernier, au side Ural de Bernard Dusfour, voir : Le singe de l’Oural
Patrick Barrabès nous envoie les pages d’un superbe catalogue Ural et une anecdote qui traduit toute une époque…
Suite à la lecture du “singe de l’Oural”, je t’envoie quelques extraits du magnifique catalogue Oural M63.
Œuvre d’art en lui même, ce catalogue au format … A3 vient d’Egypte.
Je l’ai acheté à un coopérant qui rentrait de là-bas.
Il était destiné aux concessionnaires égyptiens de la marque.
Au sujet de l’Oural, j’ai une anecdote :
Nous sommes à la bourse de Mannheim juste quelques mois après l’ouverture du mur.
Phénoménale en temps normal avec ses 5000 stands et ses 500 000 visiteurs, le “Vérama” qui a suivi cette période cruciale de l’histoire allemande était carrément … surréaliste !
Pouvant accéder depuis peu à l’ouest, les allemands de l’est, hongrois, polonais … se sont dirigés vers Mannheim avec une seule idée en tête: faire du Deutsch Mark frais !
Pour cela, les Trabans, Opels Blitz et autre véhicules aussi au bout du rouleau sont chargés “au toit” par les pièces de Traban, MZ, Simson, uniformes, cartes de parti devenues obsolètes et même palettes garnies de baïonnettes de Kalachnikov à 3 DM le bout (9 francs).
Nos voisins de stand, des polonais, arrivent avec un vieil Opel et une remorque porte voiture où s’entassent une bonne dizaine d’exemplaires du fameux attelage russe à roue du side car tractée.
A cette époque, l’ensemble était importé en France pour + – 30 000 de nos francs.
Les exemplaires rigoureusement neuf de nos voisins étaient affichés à 15 000 f (en DM).
Intrigués par un curieux manège : Nos voisins passaient le temps à frapper à l’aide d’un petit burin les numéros de cadre et de moteur, nous partons aux renseignements en liant connaissance autour d’un verre de bière et d’une bouteille de Bordeaux, ce liquide de chez nous, même d’une catégorie “bas de gamme”, possède un tel renom auprès des peuples de l’est, qu’il sert très rapidement à délier les langues.
En fait, les motos provenaient d’une caserne abandonnée et ouverte à tous vents quelque part à l’Est.
Il suffisait de se servir !!!
L’effacement des numéros était là pour une question … de sécurité !
Petit à petit, le stock s’écoulait. En fin de bourse, nos polonais, avec qui nous avions largement sympathisé, n’avaient plus que trois attelage sur le camion.
Proposés à 15 000 f les TROIS !!!
En dernière minute, ils nous les laissaient à 10 000 avec une palette de moteurs neufs !
Nous n’avions plus de place !!!!!!!!!!!
A très bientôt
Pat