Musée de la moto, Andorre.
Musée de la moto, Andorre.
Texte et photos : Copyright © C Camberoque – Reproduction interdite -
A l’heure ou trois pilotes Catalans sont les trois champions du Monde de vitesse, je tiens à souligner que la Catalogne est le berceau de bien des talents divers et que la politique pour défendre la moto en ce pays donne de bien beaux résultats.
Du coup j’ai décidé de vous amener sans tarder dans un des petits pays Catalan, l’Andorre qui a toujours beaucoup fait pour le sport motocycliste. D’ailleurs notre pilote français Randy de Puniet n’est il pas un résident Andorran vivant dans le village d’Anyos ?
Bon je vous l’accorde ce n’est probablement pas pour la profusion des circuits de vitesse Andorran… Mais enfin…
Dans les départements du Sud de la France il est de tradition de « monter en Andorre » régulièrement.
On va y faire ses courses, les fumeurs s’achètent des clopes, les buveurs leur gnôle et les motards toutes sortes d’accessoires, qui y sont à des prix qu’on dit intéressants.
En redescendant tous ces achats vers la France on passe une douane bienveillante avec des frissons de contrebandiers. L’Andorre n’est pas l’Europe !
Il y a une frontière qui apporte une dose supplémentaire de piment à l’aventure, mais il ne faut pas oublier que si les « gabelous » faisaient du zèle, l’économie Andorrane serait en péril. Alors en exagérant pas trop on peut toujours ramener pas mal de choses.
Et puis l’Andorre c’est aussi le ski en hiver, la pêche et les randonnées en haute montagne en été …
… et quelque soit la saison, toujours de bonnes bouffes et de bon produits Catalans… à condition d’avoir quelques bonnes adresses….
Il y a cinquante ans, les villages Andorrans, du Pas de la Case à Andorre la Vieille ressemblaient un peu au Far Ouest : des rues poussiéreuses bordées de boutiques bourrées de produits hétéroclites et de bars.
Patrick Barrabès s’en souvient bien , brebis et vaches n’étaient jamais bien loin.
C’était très exotique. Depuis Toulouse il y montait en vacances avec ses parents.
Maintenant, il y a… en plus… des banques…
Je n’y étais pas revenu depuis longtemps et j’ai été stupéfait de voir comme ce pays avait changé. Tout à été restauré, arrangé, aménagé.
Tout est plutôt pimpant dans un style montagnard. Bien entendu le commerce et le business sont roi.
Ce qui est d’autant plus étonnant qu’on ne trouve pas grand chose dans les autres vallées pyrénéennes, qu’elles soient françaises ou espagnoles.
Oui ! Andorre est un paradis fiscal. Une sorte de Hong Kong pyrénéen ! Cela n’a jamais cessé de me surprendre et de me fasciner.
Villes et villages sont devenus de grand centres commerciaux. Les marchands du temple de la consommation sont partout et les clients Rois.
Malgré tout, on y trouve des coins charmants, surtout lorsqu’on quitte le fond des vallées.
Allez… je vous donne quelques bonnes adresses :
Vous passerez de bons moments à l’hôtel Comas d ‘Ordino ou à l’Os de Civis, qui est en haute montagne dans une vallée au sud enclave de l’Espagne, ou bien encore au Parador de Canolich, en pleine nature, superbe endroit.
La route qui monte à Canolich est un plaisir pour balancer de courbe en courbe.
A Canillo vous pouvez visiter le musée de la moto. On y passe devant obligatoirement.
Le Museu de la Moto est facile à trouver, sur la route principale à côté de la magnifique église romane de San Juan de Cassella.
On dirait même qu’il est presque installé dans la crypte de cette chapelle de toute beauté !!!
Et là, même si je suis passionné par la moto, je dirais que cette association iconoclaste n’est pas du plus bel effet. Accoler un monument roman de style lombard, du XII ème siècle, à un musée de la motocyclette; même s’il s’agit d’un temple érigé à notre industrie favorite, ne me semble pas une très bonne idée… Passons …
Toutefois, lorsqu’on descend dans ce musée, on est très bien accueilli par sa directrice, Silvia Amoros; dans un local vaste, sympathique, et ou les machines sont bien mise en valeur.
Les motos sont bien éclairées et disposées dans les 800 mètres carrés de ce local sans être empilées, ni trop serrées.
Elles proviennent des collections de plus de trente passionnés qui les ont mis en dépôt au musée, depuis sa création en 2007.
Un fond de collection permanente est présenté en même temps qu’une exposition temporaire.
Silvia Amoros me présente avec fierté, la machine la plus ancienne du musée: « Unique modèle connu, me dit elle, et à vapeur ! «
Actuellement, des machines de trial sont exposées dans l’exposition temporaire.
J’y retrouve des modèles que j’ai eu… Montessa, Bultaco, mes favorites de toujours…
Parmi toutes ces machines essentiellement Espagnoles, que dis-je : CATALANES !
Surprise ! Une Motobécane montée en trial.
Je m’empresse de la photographier pour toi, Patrick Barrabès !!!
Plus loin un autre montage étrange destiné à rouler, ou plutôt glisser sur les abondantes neiges de l’Andorre.
Et puis, toujours dans le genre sauterelle, une petite machine très populaire en Espagne dans les année 60 que l’on peut parfois encore croiser: un 60cc Moto Guzzi Hispania, monté et vendu en Espagne.
Je dédie cette photo à mon ami José et son père qui roulait sur cet engin.
Auprès de cette sauterelle, d‘autres animaux gardent le Musée, comme le splendide Lion de Peugeot constitué de l’outillage de la marque qu’on pouvait voir autrefois chez les marchands d’outils et les quincailleries. Il est surveillé par une étrange bécane aux yeux globuleux, à la face anthropomorphique qui ne manque pas d’attirer mon attention.
Une Peugeot de 1910 est une des plus anciennes du Musée. Elle aussi a été sérieusement restaurée.
La Peugeot était destinée a entrainer des vélos dans des courses de fond comme la grosse Anzani qui semble être conçue par un ingénieur qui ne connaissait pas l’usage de la courbe pour la partie cycle. La finesse et la légèreté de la Peugeot (1910) contraste vraiment avec la lourdeur et la grossièreté de l’Anzani (1909).
Toujours dans le genre moto de forgeron rustique, travaillé à la tronçonneuse, un autre machine s’impose: la Böhmerland.
Un machine aussi longue que colorée et à trois places, fabriquée en Allemagne en 1927.
Autre machine parmi les plus anciennes et qui sont encore proche du vélo: la Le Rêve, si bien nommée !
Admirez la position du réservoir et le petit moteur sur la roue avant.
Une Cleveland, moto américaine de petite cylindrée assez rare sous nos cieux.
Les bécanes françaises sont très présentes.
Un bel exemple de restauration avec une Saroléa dans sa version avant et après, toujours très spectaculaire et encourageant…
Une Peugeot 515 Hl, une 500cc de 1938 avec un bas moteur incroyable.
Tandis que les Motobécane et Motoconfort sont rutilantes et avec quel haut moteur !
On peut voir toutes ces bécanes de près et y tourner autour pour examiner ou photographier les moindres détails.
Parmi les bécanes rares une DKW a moteur rotatif , une Zundapp au détail bien profilé et une superbe Majestic
Une rutilante NSU fabriquée en Espagne sous la marque Lube attire mon objectif.
De plus, il faut savoir que Sylvia Amoros peut organiser des visites guidées et commentées ce qui est très intéressant et apporte un intérêt certain aux curieux de passage qui ne sont pas forcément des collectionneurs aguerris.
Parmi les machines sportives on peut voir les motos de Cyril Despres.
On pourrait souhaiter pour le Musée de la Moto d’Andorre,
que le résident Andorran, Randy de Puniet, offre la possibilité d’exposer une de ses machines de courses …
un geste qui serait bien sympa…