Le Musée de la Moto de Bassella
Le Musée de la Moto de Bassella
Texte et photos de C Camberoque
Le Musée de la Moto de Bassella se trouve sur la route reliant l’Andorre à Lleida et Barcelone.
Pour ceux du nord qui arrivent par la Principauté, le musée n’est qu’a quelques dizaines de km, après la frontière andorrane.
Tout autour, les routes pyrénéennes se prêtent à la balade et je dirais même, mieux qu’en France, car l’état de la chaussée incite ici à des tirages de bourre !
Le Musée de Bassella est exceptionnel et je vous recommande absolument sa visite.
Il retrace l’histoire de la moto autour de celle de la famille Soler dont beaucoup des membres ont été des passionnés, voire des coureurs de premier plan, y compris s’impliquant dans l’industrie motocycliste auprès, entre autre, de la famille Bulto. Autre grande dynastie de la moto catalane.
Les Soler animent d’ailleurs les deux musée, celui de Bassella et celui de Barcelone dont je vous ai déjà parlé :
Voir : http://charlescamberoque.unblog.fr/2013/09/02/expo-le-circuit-de-montjuic/
Mario Soler (1907-1991) en est le fondateur. Passionné de mécanique il avait construit toutes sortes d’engin.
Puis à la fin des années 1920 il s’intéresse plus particulièrement à la moto grâce à un pilote français, Gaston Chritin qui l’initiera.
Dès les années 1940 il entreprendra une collection des machines qu’il restaurera dans son atelier.
Fort justement son atelier a été recréé dans la partie basse du musée donnant l’impression que Mario va arriver d’un moment à l’autre pour poursuivre son travail de passionné.
Affiches de l’époque, article de presse, casques et gants accroché au mur attendent son retour…
Plus loin dans une vitrine, une plaque n°57, deux casques et les bottes de Jim Pomeroy.
Probablement un des premiers pilote américain de moto-cross à venir courir en Europe à la fin des années 60.
Des documents, des affiches, des photos témoins de toute une époque
Des affiches, absolument magnifiques œuvres d’art d’affichistes graphistes des débuts du siècle dernier.
Ils sont présentées avec de nombreux autres documents qui à eux seuls vaudraient la visite…
Une pub pour Vélocette d’une extraordinaire modernité retient plus particulièrement mon admiration.
On ne peut regretter que le musée ne ré-édite pas ces affiches.
Des dizaines de photos : course de scooter en Italie probablement dans les années 50 ;
sortie des usines Montesa vers 1960 ;
départ d’un moto-cross villageois ou peut être que Jim Pomeroy était là …
ou bien encore de nobles motards cravatés démarrent sur des entre-tubes rutilantes des années 10 ou 20 … un régal !
Le musée s’étale sur plus de 1000 mètres carrés. Des visites guidées sont possible sur rendez vous à : bassella@museomoto.com
Des machines historiques
Une FN, 4 cylindre en ligne et attelée à un side en osier, nous ouvre les portes du musée.
Tout à côté une splendide bicyclette à moteur auxiliaire.
Autre vélo avec moteur, La Joyca dont le nom est formé par celui des deux fabricants de ces petits moulins :
Jover i Carreras, spécialistes des moteurs marins pour les barques de pêche de Minorque.
Dans les années 50, ces 2T de 78 cc se montaient sur les châssis des bicyclettes sur la roue arrière
ce qui offrait aux minorquins la possibilité, à moindre frais, de se déplacer sur leur petite île.
Le dessin du pot est remarquable et amusant.
Très belle collection de Norton, particulièrement des premiers modèles.
Sur le mur du fond James Landsdowne Norton(1869-1925) surveille sa machine.
Autre marque Anglaise bien représentée à Bassella : les BSA avec ce magnifique V twin.
Un autre modèle BSA peu courant avec le cylindre incliné.
Bel état de restauration.
Autre BSA, un modèle utilitaire plus ancien des années 20.
Cette BSA avait gagné en Espagne le surnom de Chocolatière !
A cause de la forme inhabituelle du réservoir d’essence.
Une Automoto, marque absorbée par Peugeot dans les années 30, présente un moteur superbe.
Terrot et une Motoconfort sont présentées en lévitation. Ce qui permet aussi d’admirer la charpente de bois du musée.
Lors de la construction du barrage qui est à quelques kilomètres et qui a englouti le vieux village de Bassella,
les matériaux de construction des maisons ont été récupérés pour construire ce musée qui bénéficie d’une architecture fonctionnelle et de qualité.
Plusieurs Scott et Nimbus présentent leur surprenante modernité.
Plus loin un Derbi 2002. Petite machine sortie en 1976, bicylindre de presque 200cc que je regrette de ne pas avoir acheté,
moi qui aime ce genre de moto pourtant absolument pas adapté à mon physique…
Sous les machines, des petits récipients pour récupérer les goutes d’huile qui coulent doucement des moteurs.
Cela signifie que toutes ces motos sont en bon état mécanique et fonctionnent. Ce qui n’est pas le cas dans tous les musées…
Les motos de course
A l’étage inférieur de nombreuses motos de courses de vitesse et des machines tout terrain.
Emilio Alzamora, imperturbable sur sa photo, nous y reçoit. Il fut champion du monde en 125 dans les années 90.
Depuis longtemps il est le manager de Marc Márquez et le responsable de l’équipe de Moto3 que forment Alex Márquez et Alex Rins de l’écurie Monlau-Estrella Galizia.
La célèbre Bultaco 175 cc qui a battu plusieurs records du monde en 1960 est exposée.
Une équipe formée par 5 pilotes : M Cama, F Gonzalez, J Grace, G Monneret et R Quintanilla ont participé à cette tentative sur le circuit de Montlhéry.
Plusieurs records avaient été enregistrés sur 12 et 24 heures à 143,760 km/h en 175 et 250 ; et à 131,175 km/h en 350.
Les sauvages Indian et Harley côtoient les subtiles et légères Bultaco.
Une machine qui m’est inconnue attire mon attention : C’est une Tehuelche une moto qui fut entièrement construite en Argentine de 1957 à 1964.
Ce modèle est équipé pour une formule de promotion. Le moteur était un 4 temps de 75cc.
Les Tehuelche sont une tribu d’indiens de Patagonie, ce qui explique la tête d’indien sur le réservoir.
Une Arisco et une JJ Cobas : des 125 qui ont marqué l’époque des Grand Prix des années 90.
Ces machines sont l’oeuvre de véritables chercheurs qui ont succédées aux firmes, Bultaco, Montesa et surtout Ossa, témoignage de l’extrême activité des ingénieurs espagnols.
Il faut dire aussi, que le Musée de la Moto de Bassella c’est aussi toutes sortes d’activités autour des sports mécaniques.
Stages de formation et de pilotage en tout terrain, en moto ou en auto 4/4, mais aussi des rassemblements et excursions y compris en VTT dans cette très belle région…etc…
Plus de renseignements à : http://www.museumoto.com/ca/fundacion/objetivos/
Et à : http://www.bassella.com
Je garde une surprise pour la fin : une Formule IV construite en 1968 par Mario Soler, sur un moteur Bultaco 250 offert par Fransesc Xavier Bulto.
Stanislas Soler, avec cette voiture a gagné en 1968 la célèbre course de côte d’Engolasters en Andorre la même année.
Au Maroc il y avait des courses avec ces petites formule IV dont je vous ai parlé dans le portrait de Kouider Melhaoui
Voir : http://charlescamberoque.unblog.fr/2010/02/13/la-moto-au-maroc-cest-melhaoui/
Devant le musée les restes d’une colonne dorique, support à un moteur mono-cylindre de BSA.
Cet improbable assemblage me fait bien marrer. Probablement un hommage aux mécaniques Anglaises !
Mais bon Dieu ! Pourquoi pas un moteur catalan !
Ah ! Une dernière recommandation : Si vous allez visiter le Musée de la Moto de Bassella et que vous souhaitiez rester quelques jours dans cette magnifique région,
je vous recommande l’hôtel Can Boix qui est à quelques kilomètres de là. Sur la commune de Peramola. http://www.canboix.com/?lang=EN
C’est un magnifique endroit ou vous serez, bien reçus, bien logés et bien nourris…
Ainsi vous garderez, comme moi, un délicieux souvenir de votre séjour.
Et n’oubliez pas de vous prendre en photo avant de partir du Musée de Bassella…