La FF de Jean-Louis
La Formule France de Jean-Louis
Après avoir titré F3, les puristes s’offusquent et précisent que c’est une Formule France …
Formule qui a succédé à la F3.
Pourquoi pas … ça coûte pas, cher comme disait l’autre… je modifie donc le titre.
Texte et photos de C Camberoque
Ce sacré Jean–Louis m’étonnera toujours !
Il a un véritable don pour découvrir des machines anciennes, autos et motos, qui, une fois restaurées, sont de véritables bijoux.
La semaine dernière, il m’a présenté sa dernière acquisition dans le garage qu’il fréquente avec ses amis.
Grâce à lui, grâce à eux, j’ai réalisé que dans la restauration de ces mécaniques, comme dans les voyages, l’important n’est pas d’arriver à la destination.
L’important, c’est le cheminement, ce sont tous ces moments passés avec les copains, tous réunis avec pour objectif l’espèce de re-création d’une machine éteinte depuis longtemps.
L’achèvement ne représente pas forcément le seul but… Bien que ce soit plaisant à la fin de rouler avec ces engins.
Ce qui compte le plus ce sont les rêves, et le joyeux labeur que déclenchent ces autos, ces motos, pendant tout ce temps où d’épaves on cherche à les faire passer à objet de collection.
Ce qui compte le plus, ce sont tous ces instants partagés, réunis fraternellement, ensemble, autour de ces beaux objets d’art. Oui, d’ART !
Et quel endroit formidable, que ce repaire, pour quelqu’un comme moi qui aime l’atmosphère de ces ateliers de subtiles mécaniques !
Impeccablement rangé, tout y est propre et à sa place. On n’est pas dans n’importe quel garage. C’est évident.
Plusieurs passionnés y travaillent sous les bienveillantes lumières d’un mécanicien de talent :
J’ai nommé, le grand maitre André Daniac.
Donc, la dernière trouvaille de Jean Louis est une monoplace !
Elle a passé quelques décennies, abandonnée dans un garage, sous les toiles d’araignées, au fin fond de la Catalogne.
Il est difficile de reconstituer son historique; mais il se murmure qu’un grand pilote de F1, malheureusement disparu, l’aurait pilotée …
Les Formules 3, puis plus tard devenues F France étaient des monoplace de compétition qui sont apparues dès la fin de la guerre 39/45 en Angleterre.
Au début, elles étaient équipées de petits moulins de moto, des monos de 500cc.
Puis évoluèrent avec des moteurs divers de 1000cc 4 cylindres, qui les ont remplacés pour trouver plus de chevaux.
Plus tard certaines de ces monoplaces ont évoluées équipées par des moteurs encore plus gros, plus puissants, pour faire des courses de côte. Et plus tard aussi elles sont devenues des Formules France. Mon vieil ami Serge Barry de Carcassonne a écumé les courses de côtes de notre région dans les années 70, avec une de ces monoplaces.
Les courses de F3 ont été pendant longtemps un passage obligé pour les pilotes qui visaient la F1.
D’un poids inférieur à 500 kg, elles dépassaient tout de même les 150 cv pour atteindre une vitesse d’environ 240 km/h.
Le moteur bien fatigué, sur l’acquisition de Jean-Louis, n’est déjà plus d’origine.
Il va être changé par un bon Renault 1600 reconditionné et préparé par Jean Louis et ses amis dans ce merveilleux grand atelier d’Alexandre Grard, le propriétaire des lieux, qui est, lui aussi, un grand collectionneur.
Paul Bardon, est l’un des 4 mousquetaires du volant, expert du pied à coulisse, géologue retraité, mécanicien éclairé… et lui aussi collectionneur passionné.
Dans ce garage, tous s’entraident et mettent la main dans le cambouis…
(Comme dernier arrivé, je suis nommé sous arpète, postulant honoraire, délégué à la machine à café).
Paul vient aussi dans cet atelier pour partager des grands moment d’amitié tout en peaufinant deux de ses voitures, une MG A superbe et une Alfa cabriolé 2600.
Paul est passionné par toutes les belles mécaniques.
Il est intarissable lorsqu’il raconte comment il a fabriqué un prototype d’hydroglisseur pour les bergers de Lozère qui devaient livrer leur lait.
Ainsi sur un hydroglisseur, ils pouvaient franchir les étendues de neige, même après les fortes chutes qui sont fréquentes en hiver.
Paul est tout aussi captivant lorsqu’il parle de l’avion qu’il a construit… et avec lequel il vole dans le ciel languedocien.
André Daniac est le « patron ».
C’est l’expert qui a une solidissime expérience. Puisqu’il a été mécanicien pour la Formule 1 et pour le championnat du monde des Rallyes.
En plus, les Porsche, Jaguar et BMW n’ont plus de secrets pour lui.
André est le bienveillant conseiller pour la restauration de cette monoplace comme pour l’ensemble des mécaniques qui passent par ce garage.
La mise en place du nouveau moteur va nécessiter pas mal de petites modifications sur le châssis et la fabrication de platines de fixation.
L’alignement et le centrage du moteur se font en se basant sur l’axe du vilebrequin.
Avant de partir au sablage, un premier montage à blanc sera utile.
Une grande précision est indispensable pour prévoir les supports moteurs.
Des pièces pour ajuster le tout seront confiées au tourneur fraiseur.
La perspicacité et la vista du maitre sont nécessaires pour cette délicate opération.
Ce châssis est un GERCA fabriqué dans la région parisienne vers 1969.
Gerca était un petit constructeur parmi plusieurs autres dont Martini, Techno, Grac.
Le nouveau moteur un 1600 Renault récupéré sur une R12 Gordini est un modèle qui équipait les Formules Renault de l’époque.
Noël approchant nous avons, ci dessus, une belle scène de nativité !!!
Les Mousquetaires deviennent Roi Mages !!!
Alexandre, pour célébrer l’évènement, nous fait un solo de disqueuse afin de supprimer quelques aspérités du moteur gênantes et inutiles.
A mon grand désespoir il ne fait pas d’étincelles … ce que j’attendais pour faire la photo…
Moyennant un minimum de modifications, le moteur s’incrustera parfaitement dans ce châssis dont la généreuse triangulation est impressionnante..
Je laisse là cette sympathique équipe de joyeux drilles en me promettant de revenir bientôt … inspecter leurs travaux…
La suite dans un prochain numéro…
Invitation : dédicace du Circuit Oublié
J’ai le plaisir de vous inviter à nous rencontrer autour de mon dernier livre Le Circuit Oublié,
ce samedi 6 décembre où je vous accueillerai de 10h à 12h30 et de 15h30 à 18h
à la Maison de la Presse de Carcassonne, 76 rue G Clémenceau.
Ce livre, sous forme de roman historique, retrace l’histoire des Grand Prix motocyclistes de Carcassonne sur le circuit qui a existé autour de Salvaza de 1931 à 1935, ainsi que les diverses péripéties politiques, économiques et sportives qui ont marqué cette période pleine de rebondissements.
Je serai particulièrement heureux de vous présenter et de vous dédicacer cet ouvrage abondamment illustré et documenté qui, de plus, bénéficie d’une très belle mise en page et impression.
A samedi j’espère !
Michel Leurette écrivait au sujet de ce bouquin dans La Vie de la Moto :
« … Son livre est magique et fait revivre à l’aide de Joseph, l’adolescent fictif que Charles Camberoque aurait voulu être à l’époque les Grand Prix de Carcassonne… »
Dans Moto Légendes :
« Ce livre est différent, fascinant, une sorte de roman historique très documenté et très bien écrit. Il y a du Pagnol là-dedans ! »
Bonjour,
Si cela vous intéresse vous trouverez l’histoire complète de la marque GERCA dans le magazine Autodiva n°14 dont il reste quelques exemplaires…
http://www.autodiva.fr/shop/index.php?id_product=33&controller=product
Cordialement