Ducati Mototrans: La historia deportiva
Ducati Mototrans: La historia deportiva
Texte de C Camberoque avec les documents du livre de Josep Maria Galindo
En Catalogne plusieurs marques de motos dont la plupart ont aujourd’hui disparues ont connu diverses heures de gloire.
Cela correspond à une longue période d’intenses activités sportives.
Josep-Maria Galindo c’est particulièrement intéressé à l’une d’elles : Ducati Mototrans.
Ducati Mototrans a produit des machines à Barcelone de 1955 à 1983 et sur lesquelles beaucoup de pilotes espagnols se sont illustrés.
Vous aurez remarqué que Galindo écrit des articles et prend des photos qui sont régulièrement publiés sur ce blog.
Tout comme Joan Segura, qui me l’a fait connaître.
Ce dernier dit que les archives de Josep Maria sur le motocyclisme sont incroyables et son sens du classement de sa collection est remarquable.
Avec son ami Joan, ils sont les correspondants du blog en Catalogne et Espagne et j’en profite pour les remercier.
D’autre part, JM Galindo avec José Gazulla, ont publiés un livre fort intéressant sur l’histoire sportive des Ducati espagnoles.
Livre que j’ai cité plusieurs fois mais que je voudrais présenter plus précisément : « Ducati Mototrans La historia deportiva ».
Ce livre en est à sa deuxième ré-édition. Preuve de son évidente qualité.
On peut se procurer ce bouquin directement auprès de Galindo par e mail à l’adresse : galper54@gmail.com
Vous aurez déjà pu voir des photographies de Joan Segura dont beaucoup d’images sont reproduites dans ce livre de Galindo et Gazulla.
Josep Maria Galindo est un personnage passionné donc passionnant. On le voit ci dessus en photo avec Benjamin Grau.
Un de ses amis parmi tous les pilotes Catalan dont il suit les exploits depuis de nombreuses années.
Comme en 1974, ci dessous, ou Grau faisait équipage avec Victor Palomo qui avait chuté et endommagé le carénage de leur Ducati.
Outre sa collection d’archives de toutes sortes, Josep Maria est également intéressé par beaucoup de choses.
Tout ce qui roule, tout ce qui est ferroviaire, les trains petits ou gros les locomotives, les gares etc…
Ce qui l’amène aussi à s’intéresser à l’architecture moderniste dont la Catalogne regorge de constructions de ce style.
Les sports mécaniques bien entendu l’enthousiasment plus particulièrement, dont la moto.
Mais chose surprenante alors qu’il fréquente les meilleurs pilotes et toutes les manifestations motocyclistes, il ne conduit pas lui même de bécane.
Il n’en éprouve pas le besoin. La preuve il n’a pas le permis de conduire moto !
Josep Maria Galindo : Un pur amoureux du motocyclisme.
Son livre est une formidable mine de renseignements.
Palmarès, affiches, documents publicitaires, tarifs d’époque, photographies de courses, illustrent un long texte.
L’ensemble retrace un grand moment de l’histoire industrielle de la Catalogne.
La « Bible de Galindo » est aussi un hommage particulier au premier pilote et metteur au point de la marque Ducati Mototrans : Ricardo Fargas.
Ricardo Fargas a contribué à développer les Ducati et à les rendre victorieuses sur beaucoup de circuits espagnols.
Fargas s’est énormément investi avec rigueur et constance tout au cours de sa carrière de pilote et d’essayeur pour l’usine de Barcelone.
Ci dessus on reconnaît le célèbre casque vert. Un Cromwell décoré de son étoile que nous montre Fargas ; pris chez lui récemment par Josep Maria.
Précisons que Ricardo Fargas était un pilote de haut niveau.
Ricardo s’est frotté bien souvent à des Reedman, Finlay ou Hailwood, avec lesquels il roulait dans les courses espagnoles.
Sur la photo ci dessus on voit les Ducati N° 32 et 33 avec Fargas N°33, qui prennent le départ aux côtés de Jack Findlay le N° 40.
Au Grand Prix de Bilbao en 1963.
Dans ce même Grand Prix de Bilbao, un peu plus tard Finlay et Fargas sont côte à côte en pleine vitesse.
Au fil de ces pages, on comprend bien que :
« C’est l’intention des auteurs que de manifester leur admiration pour tous ceux qui ont rendu possible ces victoires de Mototrans.
Les pilotes véritables héros de cette histoire couraient d’énormes risques à cause des conditions de sécurité qui étaient très précaires en ce temps là.
Quand aux mécaniciens ils développaient leur travail sans horaires et bien souvent sans salaire », écrit Josep Maria Galindo.
En ce temps là les circuits étaient essentiellement urbains et le tracé dangereux. Une chute pouvait avoir des conséquences tragiques.
Dans les années 50 les premières Ducati sont importées en Espagne et commencent à participer à des compétitions en petite cylindrées.
En 1959 la 1ère Ducati Mototrans sort de l’usine catalane.
C’est une 125 de 4 temps et 10 cv qui atteint les 110 km/h. Ce sera la fin des importations des plus petites italiennes.
Joan Segura , photo ci dessus, lui même en 1960, sur sa 125 TS Ducati carénée.
Une magnifique Ducati Mototrans, l’Elite 200cc, photographié il y a quelques jours au salon de Madrid Auto Classic, par Josep Maria.
C’est en 1956 que Ricardo Fargas va apparaitre comme pilote pour Ducati et en particulier au 24 h de Montjuich.
En 1960 Mike Hailwood gagne la dernière épreuve de vitesse de la saison, sur le circuit de Saragosse, sur une Ducati 125 trialbero desmo.
Au cours des années 60 la cylindrée des Ducat fabriquées en Espagne va augmenter de 125 à 250 en passant par 175.
Et dés les années 70 on verra des 500 puis 750 et au dessus, 860, 900, etc… qui seront toujours présentes en endurance.
Parallèlement les courses de cotes sont très prisées et constituent en Espagne le championnat de la montagne.
Ricardo Fargas en sera le Champion d’Espagne en 1960, 1963, 1968.
Dans la course de côte de Montserrat, célèbre montagne catalane, la piste croisait les rails du train à crémaillère qui montait au monastère.
Le public était presque sur la route tout ce passait à la bonne franquette et bien sûr le danger était présent.
Les exploits de nombreux autres pilotes sont racontés dans le livre de Galindo, Benjamin Grau, Pons, Palomo… etc …
Autre Ducatiste de talent : Sito Pons aujourd’hui responsable d’écurie. Il a également couru pour Ducati sur une Pantah avec Ferrer, en endurance.
Virginio Ferrari: belle position !
Sur la photo ci dessus, Victor Palomo courait en F750 sur le circuit de Montjuich.
Au fil des années Ducati Mototrans aura fabriqué en Espagne plus de 20 modèles particuliers à l’usine de Barcelone.
Ci dessus, une des Ducati de l’ami Joan Segura : La Vento.
Tout comme cet autre modèle, une autre très belle machine de Joan
Le travail de Galindo et Gazulla est un livre d’histoire plein d’anecdotes et au fil des pages, (plus de 200 pages et autant d’illustrations !).
On se retrouve dans cette ambiance si particulière aux circuits espagnols à une époque ou la passion et le danger se côtoyaient dans toutes les épreuves.
Et cela permettait au public comme aux coureurs d’oublier un peu les difficultés dans lesquelles l’Espagne baignait au quotidien…