Joël Enndewell: hommage à Christian Fourmeau
Joël Enndewell: hommage à Christian Fourmeau
Texte et photos copyright © Charles Camberoque et Collection Joël Enndewell. Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.
Joel Enndewell m’écrit au sujet des photos sur les courses de side aux coupes Eugène Mauve prises à Montlhéry en 1971.
Voir: Side-car aux Coupes E Mauve 1971 Des pages mises en ligne le 5 Juin 2014 et ou je précisais :
J’ai bien des images, mais pas la moindre info ni souvenir des pilotes que j’avais photographié il y a plus de 40 ans !
Alors j’espère que certains d’entre vous pourront s’en rappeler pour identifier tout ce beau monde.
N’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires qui enrichiront cette page au fur et à mesure.
Gérard Jumeaux et en passager Joël Enndewell. Montlhéry 1971
Et je dois dire que j’ai été gâté, car beaucoup de lecteurs m’on envoyé des commentaires pour préciser les noms des sidecaristes photographiés en course.
Merci à tous.
Gérard Jumeaux et Joël Enndewell qui fait le singe dans le virage de la Ferme. Montlhéry 1971.
Parmi ces messages, j’ai la surprise d’en découvrir un de Joël Enndewell !
Joël Enndewell ! Celui là même que j’admirais en ce temps-là … depuis le bord de la piste !
Il identifie plusieurs coureurs et écrit un texte particulièrement émouvant.
Une très belle histoire d’amitié :
« Bonjour a toi,
Je vais tenter de collaborer avec ma modeste mémoire.
Sur ces photos (side : N°6) c’est Gérard Jumeaux et en passager … C’est moi ! »
Gérard Jumeaux et Joël Enndewell . Sortie des 2 Ponts. Montlhéry 1971
« J’avais fais une pige, n’ayant plus de side à cette époque
Par contre tu a dis que ça pouvait être un 750 Honda.
Mais sur ce side c’était un 500 kawa 3 cylindres H1. »
Gérard Jumeaux et Joël Enndewell. Montlhéry 1971
« Sur la photo suivante, ci dessous :
Là, pour moi, voir ce side (N° de course 15) c’est un grand moment d’émotion. »
« Je le connais très bien ce side ! «
»Au guidon sur ces photos c’est CHRISTIAN FOURMEAU. »
Christian Fourmeau. Epingle du Faye, Montlhéry 1971
« Christian Fourmeau, fin 1972, avant de mourir d’un cancer des os. Désolé de me voir à pied .
Me donna son side en me faisant promettre de ne jamais arrêter de piloter. »
Christian Fourmeau à droite de l’image dans le virage de la Ferme à Montlhéry 1971.
»Grâce à lui, avec ce side, j’ai gagné pratiquement toutes les courses en 1973 dont la fameuse course de côte internationale de FLAINE en 73. »
Joël Enndewell et Michel Gobbé, course de côte internationale de FLAINE en 1973.
» Le don de Christian Fourmeau m’a permis de rencontrer tous les acteurs qui m’ont permis ensuite d’être champion de France. »
Joël Enndewell et Sylvain Detournay en route pour une deuxième place en Avignon en 1973.
« DOUDOUNE (son surnom) : je lui dois tout ! »
Joël Enndewell avec Michel Gobbé, bien que sur le carénage figure Sylvain Detournay : 1 ers sur le Circuit de l’aéroport militaire de Chaumont en 1973.
« Quant on a eu fini la saison 1973, nous avons vendu le side et donné l’argent à sa veuve. »
Joël Enndewell et Michel Gobbé à Montlhéry.
« C’était au départ un attelage qui fonctionnait avec un 450 Honda, il avait fait énormément de couses de côtes.
Il avait été fabriqué par un allemand qui ce nommait ZELBMAN (pas sur de l’orthographe). »
« En 1972 Doudoune me demande de lui installer un double disque à l’avant et aussi de monter un CB 750 four.
Quant le montage fut terminé et après la facture réglée, il me demande de venir rouler avec pour le mettre au point.
Je ne me suis pas fait prier. »
Joël Enndewell et Michel Gobbé à Clermont Ferrant en 1970.
« Les essais terminés ! C’est là qu’il m’a annoncé qu’il allait bientôt mourir d’un cancer
et que le side pour lui c’était fini et qu’il m’en faisait cadeau.
Dés la fin de saison 1972 on ré-attaque et on participe aux 2 dernières courses de côte que l’on gagne.
Christian nous a quittés dans l’hiver suivant. »
Christian Fourmeau
»Je n’oublierais JAMAIS !
Christian Fourmeau aura été mon plus gros sponsor et ami. »
Joël Enndewell
On ne peut rien ajouter de plus à ce simple mais bouleversant hommage.
Quelle belle générosité que celle de Christian Fourmeau qui se savait condamné.
De plus il avait bien vu le talent de Enndewell…
Joël Enndewell et Sylvain Detournay Dijon 1974.
Je vous propose de revenir en détail dans un prochain article sur la belle carrière de Jöel Enndewell, qui a pu se confirmer grâce à ce side.
En attendant vous pouvez retrouver Joël et ses souvenirs sur le forum Pit Lane :
http://www.pit-lane.biz/t5780-joel-enndewell-ou-le-side-car-avant-tout-la-suite#250661
Merci Joel ENNDEWELL pour ton témoignage, quelle émotion de le lire. Je suis la fille de Doudoune, j’avais 3 ans en 72.
Es-tu le Joel avec qui nous allions camper et faire de la varappe a Fontainebleau ? Je devais avoir 5 ou 6 ans, il y avait une camionette, une femme aux longs cheveux noirs (Monique ou Dominique ?) et un jeune garçon de 8-10 ans que je revois piloter une moto dans les bois.
Désolée, je m’éloigne du sujet originel. Mais encore merci Joel, c’est un bel hommage, il me touche beaucoup.
Christine
Bonjour, vous qui naviguez par moments encore dans les souvenirs des Paris-Dakar et de HONDA Gilbert Vasseur…
Mon mot clé est Gilbert Vasseur qui était un excellent ami à nous. J’aimerais retrouver sa copine Agnès qui était très bonne mécanicienne et s’occupait avec lui de ma Honda… à l’époque d’AMS où ils logeaient avec le berger allemand (je me me rappelle plus du nom!) à Villemomble. Q’est devenue par ailleurs sa fille Audrey et la famille à Louvres qui était dans le textile? Petite nostalgie du passé …
Etant Allemande, je faisais des traductions juridiques à l’époque et m’occupais aussi un peu des paperasses qui l’envahissaient, et surtout on passait des heures tous ensemble à causer à Pavillons …
Joël Enndewell doit encore avoir beaucoup d’anecdotes quelque part au fond de sa mémoire…
Si vous avez des informations pour moi, merci de me contacter. Cordialement Claudia
Charles, mon ami
Que d’émotions à la lecture de cette belle histoire autour de l’amitié.
Le sidecar, cet engin hybride, ni moto ni voiture, comble de l’illogisme mécanique et pourtant … quel concentré de passion !
Quelques souvenirs de mes débuts.
L’apprentissage du side-car n’est pas évident. Il faut savoir que 70% des nouveaux sidecaristes détellent dés la première année. Les … survivants deviennent des inconditionnels. Pour celui qui n’a pas les réflexes « déformés » par des années de pratique de la moto solo, c’est beaucoup plus facile. Celui là ne sera pas perturbé par ces mouvements transversaux que la roue du panier envoie directement dans le guidon, par cette sensation de se « pencher dans le mauvais sens » lors de l’amorce du moindre virage ou par cette masse, que vous surveillez du coin de l’œil car elle essaie en permanence de vous envoyer vers le fossé. Personnellement, j’ai toujours été attiré par cet engin … isostatique (trois points d’appuis) Un beau jour de 1978, je participais à une sortie moto avec un club toulousain. Jean Autha, un ami bien connu dans le domaine du side-car (il avait débuté à seize ans en devenant le passager de Guit lors d’un Grand Prix du Comminges) m’a proposé, pour quelque kilomètres, l’échange de ma 350 Motobécane latérale contre sa BMW R50 ou était fixé un superbe Steib. Un petit sourire en coin … (il devait bien se douter de ce qui allait se passer) et me voila parti. Première, seconde, l’aiguille du compteur accroche juste les quarante kilomètres heures et déjà cette sensation étrange d’être secoué comme un prunier par une direction d’une dureté inhabituelle (le frein de direction est serré à bloc) 1er virage, à gauche, ça passe à peu prés. deuxième courbe, à droite celle là. Aie! C’est la que ça se gâte! Ce fichu panier va se retourner ! Et zou ! Un grand coup de frein, ce qui visiblement n’était pas la bonne solution car le side, par son inertie m’a propulsé directement vers le bas côté, à gauche de la route, ou un petit monticule de terre m’a évité le plongeon dans le fossé. C’est fini ! Ce truc n’est pas pour moi ! … Un an après, presque jour pour jour, je rachetais à l’ami Jean son attelage. Entre temps, il m’avait « formé » à l’utilisation d’une moto attelée et j’étais … pris par la passion de ces engins anti mécaniques mais oh combien attachants.