Le Tour de France GAVAP des Anciennes 2016.
Le Tour de France GAVAP Anciennes 2016.
Texte et photo de C Camberoque Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur
Pour cette 14 eme édition du Tour de France des motos anciennes le Gavap, (Groupement des Amateurs de Véhicules Anciens de Picardie) célèbre moto-club de Fixecourt, avait prévu une descente sur les chemins des châteaux Cathares du 20 aout au 10 septembre 2016.
Une belle boucle en forme de tour de France qui avec le retour dans le Nord représente une virée de 4500 km.
Ce qui, pour des motos dont les plus récentes sont de 1950 et les pilotes … quasiment du même millésime, représente une sacrée aventure !
Je me suis posté sur leur passage dans l’Aude, terre de Catharisme, où sont la plupart des châteaux, citadelles appelées du vertige tant elles sont construites sur des monts et des pics.
Bien entendu pour y accéder, il faut emprunter des routes et parfois des chemins qui y montent par de nombreux virages et lacets.
Pour cela il valait mieux avoir des machines coupleuses !
Sur la fin du parcours des Corbières, j’ai photographié Alain sur sa BSA vaillante, malgré la chaleur.
« Elle consomme presque autant d’huile que d’essence » me dira-il, plus tard !
Et moi, j’ai bien cru me dessécher en les attendant au bord de la route.
Vers Limoux quelques suiveurs se mélangeaient aux concurrents.
L’arrivée sous les remparts de la vieille Cité de Carcassonne s’est passée sous l’œil intéressé des touristes de passage.
Imaginez bien que pour une virée de 4500 km il faut que toutes ces petites vieilles soient en super forme, donc dans un bel état.
C’est ce que j’ai constaté en photographiant ces machines à l’arrêt devant la Cité de Carcassonne.
Le Tour de France des motos anciennes n’est pas une course avec heures de passage minutées.
Chacun roule à sa main et s’arrête selon ses envies.
Pour le photographe qui traque les équipages au bord d’une route d’août, c’est parfois long entre deux motos…
Et j’ai failli y être encore car lorsque je suis arrivé à un virage qui semblait plaisant pour une photo, la plupart des machines étaient déjà loin et en avance sur l’horaire, que j’avais approximativement calculé.
Heureusement qu’à un moment la camionnette balais m’a mis la puce à l’oreille et j’ai pensé que, soit je n’étais pas sur la bonne route, soit qu’ils étaient passés plus tôt.
Ce qui était le cas !
La belle philosophie du Gavap est toute résumée dans leur slogan : « une moto ancienne est faite pour rouler … et aller a la rencontre des autres passionnés ».
C’est bien ce qu’on peut constater à chaque étape ; où les clubs locaux sont tous très heureux de recevoir cette caravane.
Elle est constituée de beaucoup plus de 50 motos car en fait de nombreux amateurs en profitent pour sortir leurs bécanes afin d’avoir le plaisir de rouler une journée avec les motards du Tour.
Le plus extraordinaire c’est qu’il me semble bien qu’il y avait là des motos qui avaient déjà parcouru un Tour de France il y a quelques années, comme la belle 350 Terrot d’un motard allemand photographié à l’étape d’ Arzens en 2010 …
Voir:
A Carcassonne j’attendais impatiemment mon ami Alain Levillain qui participait cette année avec sa 350 BSA Blue Star de 1935.
Alain nous avait déjà raconté sur ce blog, son Tour 2012 qu’il avait parcouru sur une Triumph T110 de 1958.
Voir: Le tour d’Alain… Le tour d’Alain mis en ligne en septembre 2012.
Ne voyant pas venir Alain, je me demandais bien où il était passé, lorsqu’enfin il est arrivé épuisé mais ravi d’être encore là, après avoir souffert de plusieurs incidents mécaniques.
En effet il a bien cru abandonner, mais grâce à plusieurs motards-sectateurs dont Gérard Alvaro, ils ont pu quasiment changer son moteur après que l’un d’eux soit allé en chercher un tout en pièces chez un ami de Béziers.
Remontage dans la nuit avec au passage modifications de pièces qui n’étaient pas exactement à la cote souhaitée!!!!
C’est ça aussi, le Tour !
Rouler sur les chemins des châteaux cathares, c’est parcourir un peu les Pyrénées et pas mal le massif des Corbières, également bien connu pour ses vins subtils et généreux.
Les petites routes étaient particulièrement bien choisies par les organisateurs des clubs locaux et par Alain Levillain, correspondant du GAVAP pour le Sud.
De plus il faut dire qu’au mois d’août, traverser les Corbières est une véritable épreuve à cause de la chaleur torride.
Le lendemain après l’étape à Carcassonne, la suite de la route était tout aussi rude, chaude et tortueuse à l’assaut de la Montagne Noire sous un soleil qui n’était pas sans plomb…
Heureusement que plus loin, dans les hauteurs les sombres sous bois offraient un zeste de fraicheur aux toujours jeunes motards et aux vieux moteurs.
C’est sur toutes ces routes tortueuses, qu’adolescent je balançais ma Terrot Ténor en m’imaginant être sur l’île de Man.
Tout cela pour vous dire combien j’ai trouvé ce tracé judicieux.
Bravo le GAVAP !
Etre sur le bord de la route pour attendre que passe le Tour de France du GAVAP sans trop savoir à quelle heure ils arriveront, m’a rappelé le temps lointain ou on attendait le passage du Dakar.
Bien entendu ce n’est pas la même échelle de valeurs mais la dimension mythique est semblable.
Le rêve que nous apportent ces motards est très proche.
Oui ! C’est aussi une belle aventure que ce parcours sur les petits virolos des bons coins de la France profonde, sur des machines elles aussi tout aussi mythiques.
Un songe passe.
On est sur le bord de leur chemin et on rêve à tous ces paysages qu’ils traverseront.
A ces machines qu’ils balanceront inlassablement.
On vibre avec elles et on admire ces pilotes capables de se dépanner eux mêmes et qui partent pour plusieurs milliers de kilomètres sur ces motos d’un autre âge.
Vos commentaires et réactions me font plaisir car ils sont pour moi le véritable lien avec les lecteurs de ce blog qui sont toujours de plus en plus nombreux et de tous les pays du monde.
Oui ! Pourvu que ca dure….
Merci a tous.
Tout d’abord Merci pour ce reportage
Ami d’Alain ,faisant partie du club des motos anciennes du Roussillon
Je félicite tous les motards ,les bénévoles et bien sur l’organisation.
80 printemps au mois d’août pourvou qué ça doure…….
Très amicalement
JEAN
Merci Charles pour ce reportage sur le TDF. Tes articles sont toujours aussi intéressant. On ne se lasse pas de te lire!
Amicalement
Alain