Régis Périch : le bonheur du collectionneur
Régis Périch : le bonheur du collectionneur
Lecteurs aujourd’hui 13/12/2017, sur ce blog :
De France, d’Espagne, d’Angleterre, d’Italie, d’Autriche du Japon et des Etats Unis, du Portugal et du Canada. Pour accéder au sommaire complet du blog, cliquer : ICI
Photographies et texte de Charles Camberoque Reproduction interdite sans l’accord de l’auteur
Comme il est réjouissant de rencontrer un passionné, un esthète enthousiaste avec qui on partage les mêmes centres d’intérêt.
Cela change agréablement de ceux qui croient avoir l’air intelligents en jouant les types blasés.
Régis Périch est un fanatique d’automobiles, de motos, bien sûr et de beaucoup d’autres choses diverses et variées qui ne le laissent pas indifférent mais toujours en éveil.
Plein de curiosité.
Prêt à s’extasier sur les beautés des choses et les merveilles de la vie !
Mon vieil ami Philippe Decaud (avec qui nous avons roulé ensemble sur ma « 125 Terrot Ténor canal historique » … ça ne date pas d’hier !).
Philippe, m’a emmené récemment rendre visite à Régis Périch.
Quelle ne fut pas ma surprise en entrant dans son garage-atelier-musée !
Là, tout est ordre et beauté.
Tout est agencé avec soin, installé avec goût pour créer un décor de rêve.
Oui ! Un décor qui fait bien rêver !
Sur des étagères et aux murs, des objets sont eux aussi part entière de cette collection et contribuent à cette ambiance si chaleureuse.
Les motos sont splendides.
Certaines presque dans leur jus, d’autres restaurées, mais toujours avec justesse, Périch sait s’arrêter à la bonne limite.
C’est à dire, avant que la moto n’atteigne ce côté camelote que peuvent avoir les restaurations exagérées où les machines brillent comme si elles étaient encore dans les vitrines d’un salon de la moto.
Régis Périch restaure mais ses engins conservent un air authentique, une patine sans clinquant.
Grâce à quoi, on sent bien que les motos de Régis ont toutes ce vécu qui finalement nous fascine et évoque la poésie d’un temps passé.
Peut-être finalement que ce sont tous les chromes refaits qui apportent cet excès de modernité et qui instaure alors un décalage avec les vieilles machines.
Périch reste circonspect par rapport au chromage et je crois qu’il a raison.
Plusieurs Terrot dans le garage de Régis dont cette belle 250 OSSE qui a tout de même une sacrée gueule !
On passerait des heures à déguster cet espace depuis les photos accrochées aux murs en passant par les objets et les machines, bien entendu.
Une jolie Monet Goyon dans une version coursifiée démarre au premier coup de kik.
Le moteur est superbe et la plaque est décorée en souvenir des grands prix de Carcassonne.
Oui ! Les grands prix que j’évoque dans mon livre Le circuit oublié, celui là même ! En vente sur ce blog !
Cette Moto a l’air d’être un vibrant hommage à la Monet Goyon qui finit 5 ème au classement du grand prix de Carcassonne du 5 août 1934.
Piloté par Lestrade , elle termina péniblement à la 5 ème place à deux tours de Félix Poncin sur Saroléa.
On ne sait pas grand chose sur Lestrade.
Poncin, est un pilote Belge qui finit premier après une course parcourue à 115,763 de moyenne.
Régis avoue une préférence pour les motos d’avant guerre avec changement de vitesse à la main.
Régis prépare une Griffon de 1931 pour une future sortie hivernale du Club des 5A, dont je suis également l’un des membres.
L’une des motos particulièrement appréciée par Périch est sa BSA 500 Sloper qui semble être de 1927, la première année de production des Sloper.
Cette rare BSA a une histoire pas ordinaire que nous raconte son précédent propriétaire Georg Erlenwein :
Ma BSA Sloper a été sauvée au moment où je passais près d’une casse. Une grue avait juste laissé tomber la BSA sur un tas énorme d’anciennes motos.
J’ai arrêté la grue et j’ai pu convaincre le chef de reprendre la moto de son tas et de la poser prudemment à terre.
Je l’ai acheté immédiatement pour un prix énorme qui correspondait à un mois entier de mon budget à l’époque !
Les plaques montraient que la machine n’avait pas roulé depuis 1939 mais elle avait été certainement bien été stockée à sec.
Il est fort probable que son ancien propriétaire, très sportif (vu l’équipement de la moto) à disparu pendant la guerre et la famille avait, en 1960, abandonné l’espoir qu’il revienne.
Donc ils ont donné la moto à la casse.
Triste !
Régis Périch me montre toute la documentation qu’il a rassemblée sur cette belle machine.
Sur une photo prise sur un circuit, on voit Georg Erlenwein au guidon.
Erlenwein précise : La machine est de la première année de production des Sloper monotube…
Elle a le Lucas Racing Magneto, le réservoir supplémentaire d’huile des machines pour « long distance compétitions » avec pompe actionnée par pédale…
Georg Erlenwein se souvient :
J’ai commencé à rouler dans quelques rallyes en Allemagne du sud et de l’ouest et à participer 3 ou 4 fois aux épreuves de régularité sur piste.
Normalement à Hockenheim, au Nurburgring, en Autriche sur le Salzburgring… etc.
J’étais toujours impressionné par la légèreté du « handling » et par la spontanéité de la reprise du moteur.
N’oubliez pas que la machine a deux pédales de frein et le levier droit du guidon opère sur le décompresseur et pas sur le frein avant !
Spécial…
Outre cette Rare BSA, bien des machines retiennent mon attention comme une très belle Matchless ou un side Terrot…
Accrochée à un mur, on peut voir une photo du film culte « La grande évasion » qui a donné à notre génération l’envie de rouler à moto.
Avec son regard bleu et vigilant, Steve McQueen surveille…
Surveille… une rutilante Morgan prête pour partir… (assurément pour les jours de pluie et il y en a peu, de pars chez nous).
Alors imaginez l’état superbe de cette voiture toute aussi mythique que son gardien