Ducson une marque catalane
Ducson, une marque catalane de Mollet del Valles.
Photographies de J M Galindo, texte de C Camberoque Reproduction interdite sans l’accord des auteurs, pour accéder au sommaire complet du blog, cliquer : ICI
Dans la petite ville catalane de Mollet del Valles, non loin de Barcelone, vivaient Siméo Rabasa qui créra Derbi et Viçens Solà qui fondera Ducson, marque moins connue en France.
A Mollet également, on trouve la famille Isern, un des plus gros concessionnaire Montesa d’Espagne, qui aura de l’importance par la création de l’écurie Isern puis du musée du même nom dont je parlerai plus loin en détail.
Josep Isern, en plus de son musée, organise des expositions temporaires dans un local à part.
Situé au centre de Mollet cette salle d’exposition temporaire se trouve dans une ancienne pension de famille.
Elle a la particularité d’avoir hébergé Angel Nieto dans les premiers temps ou il courrait pour Derbi.
Il y était arrivé dans les années 60, depuis Madrid, justement sur une petite Ducson, pour trouver un guidon chez les fabricants catalans.
C’est ainsi qu’il devint pilote Derbi…
C’est dans cette espace que Josep Isern a présenté, il y a déjà quelques mois, la marque Ducson réputée en Espagne pour ses petits 50cc.
Ducson brillait en compétition, en Championat d’Espagne et du Monde.
Ducson était une marque appréciée pour sa fiabilité et ses performances.
Cette usine produisit essentiellement des 50cc de 1954 à 1988.
Avant de fabriquer des 50cc, Ducson produisait déjà des cycles.
Simeo Rabasa avait fondé avec son cousin Vicenç Sola un atelier de fabrication de bicyclettes en 1925.
Mais ils se séparèrent pour travailler de leur côté.
Rabasa créant ce qui deviendra Derbi et Sola ce qui deviendra Ducson.
C’est amusant de constater que pareillement après avoir créé Montesa, Fransesc Xavier Bulto et Pere Permanyer se séparèrent pour créer chacun une marque.
Bultaco pour Bulto et Montesa pour Permanyer avant de passer sous contrôle Japonais en 1986.
Après les vélos, Ducson créera des simples bicyclettes, puis en y ajoutant un moteur auxiliaire et enfin des motos de petites cylindrée.
Evolution logique de beaucoup de fabricants.
Un des moteurs utilisé était le Mosquito M 50 produit à Séville par les Industrias Subsidiarias de Aviacion S.A, sous licence Garelli.
Le fleuron de la marque restera la Ducson N° 6, en photos de détails ci dessus et plus haut, qui est équipée d’une boite de 8 vitesses.
César Gracia l’a utilisée en Championnat du Monde et avait terminé sixième au GP de Montjuich.
Le système de freinage avant qui ressemble à un énorme frein à patin de bicyclette est tout à fait surprenant.
Et il faut préciser que ce dispositif sera repris par Honda !
Les courses de petites cylindrées 50 cc et 125 cc étaient très populaires dans l’Espagne d’après guerre.
Voir l’article Zaragoza : Les Grands Prix de Zaragoza
Ricardo Fargas, en course à Tarragona en 1958 pour la première victoire de Ducson.
Le moindre village organisait des courses urbaines ou les spectateurs avaient le plaisir de voir passer les petites machines de très près.
Ricardo Fargas virait à raz des trottoirs et aux pieds des spectateurs !
Les Pubs de l’époque jouent sur la modernité des Ducson qui attire les jeunes représentés dans un paysage évoquant l’Espagne traditionnelle.
Un autre pilote qui a fait gagner les Ducson est Pere Auradell dont j’ai rencontré le fils dans son magasin de Gérone.
Voir : Les Auradell de Girona
Pere Auradell que l’on voit ci dessus et dessous sur la machine N° 16.
Pere Auradell est photographié ci dessus sur le Circuit Paul Ricard.
D’autres nombreux pilotes ont couru sur Ducson, Ricard Fargas, Ramon Torras…
En ce temps là, on dessinait sur le sol de l’atelier les cadres et les pièces à fabriquer … mais aussi les instruction de travail qui était notés directement par terre.
Cette Ducson bi-cylindres était destinée uniquement à la course. Photos ci dessus.
Oeuvre d’un afficionado de Ducson, en photo ci dessus, ce passionné de mécanique avait également réalisé une Ducson 3 cylindres en V, qui a toujours belle allure.
La bi-cylindres était une 100 cc tandis que la 3 cylindres routière était de 150cc, puisqu’elles étaient réalisées sur la base des moteurs de 50cc.
Bonne humeur et joyeuse ambiance chez les ouvriers de l’atelier de soudure.
Les frères Sola ont monté plusieurs prototypes pour les faire courir en Grand Prix.
Bill Ivy finira second sur une Ducson en 50cc à un Grand Prix sur le circuit de Brands Hatch.
Joan Sabates y Joan Castellon dans l’atelier de montage en 1962.
Vers la fin des années 60 la série des Ducson S désignait les modèles de route, S8, S9, S10, S12, S15, S16.
Les modèles S20, S21, S30 étaient les modèles de tout terrain.
Dans l’atelier de montage on peut voir des Ducson Repris qui étaient fabriqués avant et pendant les années 60.
Un modèle qui montait à 80/90 km/h, ce qui était honorable vu les routes espagnoles de l’époque.
Les machines préparées par les frères Sola bénéficiaient de moteurs incassables et performants malgré les moyens relativement modestes de Ducson.
Autre particularité de certains modèles Ducson qui possédaient jusqu’à 8 vitesses :
La commande de la boîte était combinée à la fois par un sélecteur au pied et une commande au guidon.
Les moteurs d’origine italienne mais considérablement modifiés avaient des cylindres équipés d’un généreux ailettage.
Ducson est une petite marque peu connue en France mais qui reste très intéressante et dont les performances ont été remarquables vu les moyens modestes de cette usine.
Encore une fois je regrette de ne pas être un petit gabarit adapté à ces petites machines car j’aurais aimé en avoir une; car on en trouve en Espagne pour moins de 1000 Euros
Bonjour,
Bien entendu je serai prêt à faire un article dans mon blog sur votre père.
Pour cela il me faut suffisamment de photos (numérisées cela suffit) et aussi des documents de cette époque.
Il faut aussi que nous puissions parler de lui pour que je puisses mieux le connaître pour écrire son histoire avec Ducson.
Qu’en pensez vous?
Bien à vous.
Bonjour, je suis le fils de Georges Chappelle de Ille sur têt 66130. Il est dcd. Mon père a fait beaucoup de compé sur du son et était très ami avec père Auradell.mon père a gagné le grand prix de France avec du son. Ma mère a des archives de cette époque. Si ça vous intéresse on peut en discuter.cordialement
Merci pour ces précisions que les leteurs du blog apprécieront et moi aussi !
Bonjour, M. Camberoque.
Très belle page que la vôtre, et magnifiquement illustrée.
Un petit détail cloche : c’est en 1957 que Ricardo Fargas donna sa première victoire à Ducson, à Tarragona. (Je le sais pour avoir lu un pavé publicitaire de Ducson dans la p.8 du Mundo Deportivo du 11 mars 1959. Vos me direz que la publicité peut mentir, ce ne serait pas nouveau. Mais là,je crois bien que, vu la concurrence, ils devaient faire attention.)
Bon, je retourne à vos pages.
Salutations audoises d’un exilé-depuis-longtemps.
Veuillez transmettre mon amical bonjour à Josep María Galindo.
Bonjour Charles, le premier vélo que j’ai conduit, c’était un Ducson d’un ami, avec le même vélo trois amis nous avons fait des courses « contre la montre », autour de chez nous, il n’y avait pas de circulation.
C’était un Ducson avec lequel l’infortuné Ramon Torras commençait à courir, je l’ai vu dans ses premières courses, il a toujours gagné avec une grande supériorité.
En 1961, le II Motocross International a eu lieu à Barcelone dans la catégorie 75 cc Torras a remporté la première course, dans la deuxième course il a pris sa retraite, au classement général le vainqueur était Pere Tubau avec Ducson aussi, grand ami de Torras. En 1963, au camp de service militaire, j’ai rencontré Pere Tubau avec qui j’ai eu des entretiens intenses et plaisants sur les motos et Torras en particulier, qui était alors une étoile éblouissante en Espagne.