Patrick Barrabès vient de publier.
Patrick Barrabès vient de publier.
Par C Camberoque Pour accéder au sommaire complet du blog, cliquer : ICI
J’ai la chance d’avoir fait la connaissance de Patrick Barrabès il y a quelques années.
Parfois Patrick a écrit dans ce blog ou a fourni des documents sortis de ses merveilleuses archives.
C’est ainsi qu’il nous a régalés d’une bonne douzaine d’articles tous aussi passionnants les uns que les autres.
Montclar de Quercy : LA BOURSE !
Benelli 105 ans de passion italienne
La philosophie du motocyclisme d’Eric Jaulmes
Le side Bernardet de Vincent van Ginneke
Conte de Noel en bleue gitane !
BMW R50 « spéciale » et side-car Espadon
IMPRESSIONS LATINES: 24 heures de Montjuich 1977
Le nouveau livre de P Barrabès
Que se soient des articles techniques comme dans le dernier numéro de Moto Légende, sur les 2 temps, ou dans ses nombreux ouvrages qui sont tous des références …
… Ce que j’aime dans les textes de Barrabès c’est la richesse de ses informations et sa façon de nous commenter ses trouvailles.
Le tout dans un style qui lui est particulier, tout en simplicité et en même temps très pointu.
Il explique la technique sans faire le savant (alors qu’il en est un !).
En se mettant à la portée de tous, il a le don de rendre les choses passionnantes et de partager son enthousiasme avec tous ses lecteurs.
Lorsqu’il donne des conférences, comme celle sur les Cycles et motocycles en pays toulousain, à la Médiathèque de Toulouse et dans beaucoup d’autres endroits de la région,
Patrick déploie en plus, son véritable don de conteur.
Et il peut tenir captivée toute la nombreuse assistance … bien au delà du temps qui était prévu !
Pour son dernier livre, Motobécane, cycles et motos de France, publié dans la collection l’Héritage, aux Editions E.T.A.I.
Patrick Barrabès a rassemblé une incroyable collection de prospectus et de la documentation d’époque sur Motobécane de 1924 à 2003.
Effectivement on a affaire à un véritable héritage et les amateurs de Motobécane seront comblés car ils trouveront les caractéristiques de l’ensemble de la production de l’usine de Pantin.
Tandis que tous les autres découvriront combien cette marque a été importante et particulièrement créative même dans les moindres détails de machines plutôt utilitaires.
La chronologie des modèles et leur évolution, les nombreuses photos d’époque et les multiples anecdotes liées à des conseils de restauration sont le premier degré de lecture de l’ouvrage de Patrick Barrabès.
Mais grâce à son texte, Patrick permet à ce livre de dépasser le cadre du simple récit historique pour refléter un art de vivre à la française durant le XXème siècle.
La longue histoire de Motobécane est divisée dans ce livre, entre 20 périodes qui correspondent à 20 chapitres liés à la fois aux productions et au contexte historique de notre pays.
On ressent à chaque page l’attachement des Français à cette marque qui dès après-guerre leur offrait l’espoir en une vie meilleure.
Il faut repartir, permettre aux français de retrouver la possibilité de rouler.
En 1936, pendant le Front Populaire, oui, Motobécane symbolise la joie de vivre et de se déplacer en toute simplicité.
On retrouve dans ces pages la moto des familles dont celle d’Eric Jaulmes
(Voir : La philosophie du motocyclisme d’Eric Jaulmes) qui descendait en vacances dans les Cévennes avec femme, enfant et volumineux bagages arrimés sur une B1V2 attelée à un side-car.
J’imagine Eric Jaulmes plus tard pendant la guerre, lorsqu’il est venu se réfugier à Saint Etienne pour pouvoir continuer à travailler dans son bureau d’études déménagé dans la France Libre.
Patrick nous raconte qu’il y faisait les essais du prototype la ZC 45 de nuit autour de cette ville.
Je retrouve à la page 74 trois des premiers moteurs à m’avoir fait vachement rêver !
Un 2 cm 3 pour avion télécommandé !
Un prototype de vrai moteur d’avion de 7 cylindres en étoiles resté au stade de prototype.
Et la Moto 55C équipée du moteur Superculasse, tellement beau !
La galerie de portraits des pilotes Motobécane me plait beaucoup avec le palmarès élogieux des victoires au Bol d’Or 1938.
Il faut aussi dire combien le travail de mise en page de Sophie Pujols, beau et rigoureux, est remarquable ainsi que l’impression de qualité faite en Chine.
Comme beaucoup de machines… Signe que les temps ont bien changé.
Dans l’histoire de Motobécane, cycles et motos de France, Barrabès nous fait découvrir également des prototypes qui ne sont jamais, hélas, entrés en production.
Un des aspects qui retient particulièrement mon attention.
C’est le cas de la L42C qui pourtant a couru le Bol d’Or 1955.
Le modèle d’étude avec sa fourche Earles et sa suspension arrière oscillante avait de quoi satisfaire les motocyclistes.
Patrick écrit : Cette configuration ne passera jamais en série. La L4C va traîner sa suspension coulissante pendant encore 7 ans jusqu’à la fin de sa production.
Dans l’année 56, à partir de la 175 Mobysuper type Z23 C qui avait déjà une sacrée gueule, Motobécane tirera une 250 Z3C absolument splendide pour le contexte de l’époque.
On peut regretter que la Z3C ne soit pas sortie en série.
L’histoire est bien sûr constellée de regrets, mais cette moto avait un potentiel certain et aurait pu, dans un autre contexte, connaître le succès, nous confirme Barrabès.
L’exemple de la petite 125 mono formidablement restaurée il y a quelques temps par Marc Descours et René Moutet en est le plus flagrant exemple.
Dans un article sur ce blog du 1ernovembre 2014, j’écrivais :
« La 125 monocylindre 116 : La première moto à injection électronique !
Celle là même qu’on a pu voir dans Moto Légende N°254 de Mars 2014.
Ce prototype avait été créé en 1976, soit avec plus de 30 ans d’avance par René Moutet, responsable plus précisément de l’injection électronique.
L’injection électronique, une idée d’Alexandre Kermorvant.
Cette 116cc est équipée d’un mono qui est largement inspiré du cylindre du milieu de la 350 Motobec 3 cylindres deux temps.
Plus de photos, allez voir à l’article : Béziers Libéré ! ou elle apparaît.
Et justement la 350 Motobécane, Patrick dans son livre en parle abondamment.
Il dévoile également des images de la 500 qui devait en être tirée mais qui resta sous forme de projet et d’une machine de salon juste construite pour en faire des photos de présentation.
Exposée au Salon de Paris en 1974, nous savons maintenant qu’elle n’était qu’une 350 déguisée en 500 !
500CC trois cylindres comme les Kawasaki de cette époque. Génial Oui !
Mais là encore c’est Marc Descours fana de Motobécane, qui quarante ans plus tard va se mettre à en construire une identique extérieurement à celle qui avait été présentée même dans une revue Japonaise.
Mais qui roule cette fois avec un moteur de 500cc qui a été construit grâce aux plans calculés à l’origine par le bureau d’études Motobec.
Dans Motobécane, cycles et motos de France, vous découvrirez ainsi bien d’autres modèles fort intéressants.
Mais on ne peut que regretter, que l’aversion, d’une part, de la firme pour les courses (ils ne voulaient pas fabriquer un engin avec lequel des jeunes pourraient se tuer) et d’autre part un manque de panache de l’usine Motobecane.
Au profit d’une sobriété et rigueur toute cévenole, ce qui a a handicapé un peu la mise sur le marché de machines parfois plus ludiques et performantes.
On était sérieux, trop sérieux probablement chez Motobécane !
Quoi qu’il en soit dans le Livre de Patrick Barrabès vous découvrirez bien des machines admirables, des vélos tout aussi novateurs et des petites cylindrées de 50 et 75cc qui nous ont fait bien rêver.
Avec ce gros bouquin de 300 pages et de plusieurs centaines de documents d’époque, vous en aurez bien au moins pour tout l’été pour en extraire la substantifique moelle.
Bon été avec Patrick Barrabès et son livre Motobécane, cycles et motos de France.