GP de France Charade 1972
Grand Prix de France à Charade en 1972
Photo et texte Charles Camberoque Reproduction interdite sans autorisation pour accéder au sommaire complet du blog, cliquer : ICI
Merci à Pierre de Pauw, à Joan Segura, à Eric Offenstadt, à Galau, à Jacques, et à Stefan Ljungvall qui m’ont aidé a préciser et identifier des pilotes.
Encore de mes photos qui étaient restées dans leur pochette depuis pratiquement un demi siècle !
Il était temps que je les montre !
Bien entendu j’ai du mal à nommer tous les pilotes mais grace à un article de Moto Revue que m’a envoyé Patrick Barrabès ma mémoire est quelque peu ravivée.
Merci Patrick !
Mais si vous voyez des précisions à ajouter ne manquez pas de me le faire savoir par la rubrique commentaires.
A cette époque je faisais très peu de photos en couleur, préférant le noir & blanc.
J’étais équipé de Pentax Spotmatic, avec plusieurs objectifs dont un 300 mm dont je ne me souviens plus de la marque.
Ci dessus une image de Phil Read qui avait une grosse pêche ce jour là, avec « son style souple et coulé ».
De tout temps nous avons eu en France plusieurs circuits mythiques. Parmi eux celui de Charade, prés de Clermont Ferrand.
Avant qu’il ne connaisse plusieurs évolutions, il nous apparaissait un peu comme le TT de l’île de Man.
Il était tracé également sur route avec une boucle certes plus courte mais qui serpentait dans les montagnes d’Auvergne.
J’en avais longtemps rêvé… puis en 1972 nous sommes partis pour Charade assister au Grand Prix de France avec mon copain Pierre Chapus.
Beaucoup le connaissent dans le monde des bécanes car il avait ouvert Sud Moto à Carcassonne.
Vous aurez reconnu, ci dessus, Agostini sur la photo de gauche et sur la photo de droite Pierre de Pauw nous écrit :
» Ce groupe de 350 est emmené par Jean-Paul Passet qui deux mois plus tard sera victime d’un grave accident aux 6h de Rouen.
Sa carrière s’arrêtera là avec l’amputation d’une main.
Derrière se trouvent, a gauche Gérard Deluthaut et a droite, Emmanuelle Maugliani, tous sur Yamaha. »
Merci Pierre pour ces précieuses précisions.
Quelques années au paravent Chapus qui habitait Clermont Ferrand y avait vu courir Mike Hailwood et ses Honda tout aussi mythiques.
En ce temps là je ne pouvais pas imaginer une seconde que justement je déjeunerai un jour avec Mike Hailwood !
Que je rencontrerai Eric Offenstadt … ou que j’offrirai une de mes photos à Christian Bourgeois !
Pierre avait également couru à Charade sur des Ducati et je crois bien que c’est avec lui que j’avais appris à balancer les bécanes dans les virages.
Donc en 1972, grâce à la connaissance du circuit de Chapus, nous avions rejoint un coin de la piste particulièrement intéressant.
D’après les organisateurs nous étions 65 000 spectateurs et on n’avait jamais vu cela à Charade !
En revoyant le plan du circuit je pense que se devait être le Tertre de Thèdes.
Quelle période bénie où nous pouvions nous installer au ras de la piste !
Giacomo Agostini était depuis longtemps le roi de la moto.
Nous ne l’aimions pas trop, car nous pensions qu’il disposait des meilleures machines, les MV, et de l’appuis de l’usine.
Cela donnait lieu à des courses où il prenait la tête dès le début pour terminer à la fin à la première place.
Tout se passait derrière lui.
Toutefois ce jour là nous réservait de belles surprises.
Tout d’abord en 500 Phil Read sur Yamaha, qui avait déjà gagné la course des 250, passait Ago et restait en tête…
Mais hélas que pendant 1 où 2 tours avant d’abandonner.
La Yam 250 avec laquelle il prit le départ devait être déjà lessivée car sa 500 Suzuki avait cassé aux essais.
Pour la catégorie reine (comme ils disent sur Eurosport !!!) Christian Bourgeois sur une petite 352,88 Yamaha avait pris un départ canon.
Il restait immédiatement au contact de Read et Agostini, pour prendre la seconde place, après la casse de Read, et la garder jusqu’à l’arrivée derrière sa majesté
Le public était en transe !
Christian Bourgeois écrivit dans Moto Revue ou il était journaliste en plus de pilote :
» Ayant été le seul témoin, je puis vous affirmer que durant deux tours, Read a infligé dans la partie sinueuse du circuit, dans la descente en particulier, une sévère leçon de pilotage.
Plusieurs fois Read a fait l’intérieur au freinage à Agostini qui n’en pouvait plus, malgré la superiorité que lui accordaitla 500 MV 3.
La moto, à ce niveau là, ce n’est plus un sport, c’est un art et moi, derriére eux , je ne pensais qu’à les admirer sans rien tenter pour les suivre. »
Newcombe sur la 500 Konig, avant de chuter.
Pierre de Pauw m’assure que le pilote derrière Newcombe n’est pas Kneubulher, mais le Néo-Zélandais Keith Turner sur sa TR 500 Suzuki…
Il termine vice champion du monde sur cette machine l’année precedente et…ne marque pas un seul point en 1972 !
Eric Offenstadt, est sur sa 500 monocoque à moteur Kawasaki.
Il abandonnera, après nous avoir gratifiés de quelques freinages de trappeur !
Probablement grâce à sa maestria et ses freins à disques !
Eric Offenstadt, que je viens de contacter nous précise :
« La 6 est la version 30 litres de cette monocoque dotée d’un moteur 500 3 cyl H1R.
C’est seulement l’année suivante (1973) que sera monté le twin de Gari dérivé du 750 H2 délesté d’un cylindre et pour laquelle j’avais dessiné une boite 6 vitesses. »
Eric Offenstadt nous envoie cette image, ci dessus et prise à Insbruck en 1971.
On voit Gari et la même 500 sans le carénage.
Sur l’ensemble de mes photos prises ce jour là, à Charade, on peut constater que Offenstadt est le seul et le premier à avoir des freins à disques !
Sur mes images on peut avoir une idée du tracé sinueux et du côté rustique de ce circuit.
Où, en plus, les virages comportaient des rails … d’insécurité.
N° 66, une 500 Kawa de l’écurie Baranne.
Jacques, écrit : Ce doit être la Kawasaki H1R … peut-être celle de Michel Bétemps. Pierre de Pauw le confirme !
Merci Pierre et Jacques !
Merci aussi à Galau qui répond que le n° 4 est Dave Simmonds.
Et à gauche avec le N°62, c’est Billie Nelson.
Depuis pratiquement 1972 mes photos étaient restées dans leur pochette et j’ai bien oublié les noms de plusieurs des pilotes photographiés.
17
Par contre personne n’a oublié le sympathique Jack Finlay.
A cette époque une BMW figurait encore en GP dans la course des 500cc.
C’est Hans-Otto Butenuth, BMW RS 54 Spécial, nous dit Galau. Merci l’ami !
Autre détail amusant, on pouvait voir sur la tête des pilotes toutes sortes de casques du Cromwell à l ‘intégral.
Les sides
Que c’était bien les courses de side en Grand Prix !
Malheureusement je ne sais identifier ces équipages sur ces trois photos.
C’est Jacques qui croit identifier l’attelage n° 40 et qui dit qu’il doit probablement être le Münch/URS de Chris Vincent
Moto Revue écrit que cette année là, l’équipage des allemands Luthringhauser / Cusnika avaient été les vainqueurs inattendus.
Ils étaient suivis de Schauzu / Kalauch puis par Wegener / Heiricha. Tous allemands et tous sur Rennsport BMW.
Les français Pourcelet / Domin n’arrivaient que 7 ème toujours sur BMW.
J’espère que Joël Endewell, tu liras cette page et que tu pourras nous dire et confirmer de qui il s’agit ?
Réponse de Jacques qui dit : L’attelage n° 5 est le BMW de Luthringshauser
Jarno Saarinen au style extraordinaire fera un festival pour finir en tête.
Lansivuori terminera second
Autre pilote au style inimitable, Pasolini et son Aermacchi qui feront une 3ème place… devant Agostini.
Mais si Giacomo Agostini n’était pas aussi populaire qu’il l’aurait mérité, pendant la course des 350, partiellement sous la pluie, il fit preuve de ses grandes qualités de détermination.
Bourgeois écrivait dans le Moto Revue qui suivit le Grand Prix :
« Agostini, aussi beau champion dans le malheur que dans la victoire s’est battu jusqu’au bout avec une vaillance étonnante »
J’avais aussi photographié Rodmey Gould autre figure du Continental Circus qui finira ce jour-là, à la 11ème place.
Au sujet de la photo, ci dessus, Eric nous précise :
« La 18 est la version 24 l de ma monocoque dans laquelle est montée un 350cc Kawa Avenger (twin à distributeurs rotatifs). »
Mais il n’avait pas eu à Charade beaucoup plus de chance en 350 qu’en 500, car là aussi il cassait.
Sur une autre photo de la même année, que me fait parvenir Eric :
Au grand prix d’Autriche, un peu plus tard dans la saison, Offenstadt met son casque, ci dessus, avant de monter sur la 350…
Sous les yeux d’une belle inconnue, qui a l’air aussi d’intéresser Gari, chronos au cou.
En 125 j’ai eu la chance de prendre en photo Angel Nieto qui s’arrêtera au 9ème tour, prétextant un malaise…
… mais ses mécaniciens dirent qu’il avait eu un serrage…
Pourquoi ce petit mensonge alors ?
Il est suivi par le n° 8 Parlotti Gilberto sur Morbidelli et par le N° 6 Dave Simmonds sur Kawa.
Merci à Galau qui les a identifiés.
Sur les 4 photos ci dessus je ne peux identifier que Chas Mortimer avec sa 125 N°5.
Mais Galau identifie le n°3 : Börje Jansson sur 125 Maico.
Pierre de Pauw, quant à lui, précise que des deux pilotes de dos en 500… Le premier est André Pogolotti sur sa Suzuki 500 Daytona…
Chas Mortimer en pleine vitesse sur sa 125 Yamaha, mal parti il remontera un à un tous les autres concurrents, pour terminer à la seconde place.
Christian Huguet ne figure pas au classement… était-il là ?
Non dit Pierre de Pauw ! Le casque zebré n’est pas celui de Christian Huguet mais celui du Finlandais Matti Salonen (cuir Mp Asu!)
Ce pilote pourrait être lui que je crois reconnaître grâce à son casque si particulier pour son originalité.
Un pilote Yamaha de l’écurie Jean Ruggia.
C’est Ramon Jimenez nous dit Pierre de Pauw.
Merci Pierre !
Le même Ramon Jimenez de dos sur la Yam de chez Ruggia.
La prise d’angle n’avait rien à voir avec celle des années actuelles et pourtant nous étions impressionnés !
Intéressant de voir aussi les pilotes de dos !
Ci dessus Parlotti sur Morbidelli qui terminera premier des 125.
Ci dessus je crois identifier Dieter Braun sur 125 Maico mais Joan Segura pense que ce n’est pas lui.
Ce n’est pas son casque… Dit il.
Mais alors qui est ce pilote ?
C’est Jacques qui répond à ma question :
Le pilote de la moto n° 12 identifié comme étant Dieter Braun est en réalité un finlandais du nom de Kangasniemi.
Il courrait également en 250 ou 350 Yamaha selon les catégories au départ.
Merci Jacques !
Belle photo d’un pilote au freinage !
Pilote que je ne reconnais pas. Savez vous qui c’est ?
Oui ! C’est Stefan Ljungvall qui nous le précise, il s’agit de Mårgan Rådberg pilote suédois qui courrait sur une 500 Cresent.
Machine de 3 cylindres 2 temps équipée d’un moteur de bateau comme celui du side de Rudi Kurth.
Merci Stefan !
Thierry Tchernine sur une Yam de chez Sonauto, « qui s’avèrera de la même classe que les plus grands », écrira Bourgeois dans Moto Revue.
Mais je garde le plus beau pour la fin avec, ci dessus, cette image de Michel Rougerie qui finira 9ème des 125 et 9 ème en 350 sur Aermacchi
Lui aussi un pilote au style de pilotage particulièrement spectaculaire que j’admirais beaucoup.
Comme Jack Findlay qui sera représenté deux ans plus tard, sur l’affiche de 1974.
Rappelons pour les petits jeunes que Jack Findlay était un coureur Australien très populaire en France et sur le Continental Circus.
On peut le voir dans l’excellent film Continental Circus.
On le reconnaissait facilement grâce au kangourou qui était dessiné sur son casque. Il est décédé en France en 2002