Le Moto Park à Montpellier
Le Moto Park à Montpellier
Texte et photos C Camberoque Reproduction interdite sans l’accord de l’auteur
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A plusieurs reprises j’ai publié dans ce blog des pages pour présenter des petits ateliers comme je les aime
Tous animés par des artisans sympathiques et passionnés de motos.
Voir :
Atelier Classic Motorcycles Albi
Petite visite à l’atelier Nougier
L’atelier de Bernard Dusfour à Assas
En achetant ma petite KTM j’ai découvert le Motopark une nouvelle structure de Montpellier et sa région tout à fait surprenante.
J’en profite pour rendre hommage à Thierry Baudry, aujourd’hui retraité et qui m’y avait accueilli chaleureusement.
C’est Jean Frédéric Suttel qui l’a créée.
A Montpellier depuis le siècle dernier le nom de Suttel est immédiatement associé à la notion de balade et d’évasion.
Suttel c’était les bateaux avec un grand garage hors l’eau à Palavas un magasin Honda, mais aussi la boutique de motos dans le centre, près de la gare de Montpellier.
Dans notre jeunesse lorsque nous passions devant, nous léchions littéralement ses vitrines ou des machines exposées nous faisaient rêver.
Depuis la famille Suttel a ouvert plusieurs concessions moto au travers du Languedoc. les nommer toutes serait fastidieux.
Puis pendant une dizaine d’années Jean Frédéric Suttel , l’actuel boss pour toute cette structure très cohérente, a peaufiné son grand projet.
Il a imaginé une sorte de village de la moto inspiré par des grands centres commerciaux comme les boutiques de confection du complexe la Roca, village sur l’autoroute de Barcelone en Catalogne.
Il a voulu que ce soit un espace où l’on peut trouver plusieurs marques de moto.
Mais aussi un lieu de vie esthétiquement très cohérent où l’on peut aller flâner et passer sa journée tout simplement.
Commencez en arrivant par prendre un café sur la terrasse du bar restaurant qui réouvre après le confinement.
Puis pour les plus velus, n’hésitez pas à aller voir le barbier …
Avant de flâner dans les boutiques vous pourrez faire une partie de billard.
Vous trouverez au Moto Park 17 marques de machines qui sont présentés chacune dans sa propre concession.
Depuis peu on peut aussi acheter des vélos dont certaines belles marques électriques.
Dans les 600 bécanes, entre les neuves et les occasions sont exposées dans ces énormes espaces où travaillent une cinquantaine de personnes.
A l’Occaz Park on trouve en permanence 150/200 machines d’occasion.
Le tout est construit par des architectes de Montpellier sur 9500 m2, implanté sur 15 000 m2 de terrain !
Magnifique et colossal !
Chaque boutique de chaque marque différente a été conçue avec sa propre esthétique, sa propre déco, son propre atelier.
Une atmosphère particulière à chacune s’en dégage.
Ainsi la partie BM de 2500m2 est devenue un modèle pour BMW France qui y organise toute ses manifestations nationnales importantes.
Il faut préciser que cette concession montpelliéraine de Motopark est la 3ème mondiale après celles des Etats Unis et de L’Afrique du Sud !
En matière de tout terrain, depuis que KTM a racheté Gasgas, la célèbre usine de Gérone en Catalogne, les motos Gasgas sont distribuées par KTM et vous les trouverez donc au Motopark.
La gamme des Ducati est aussi présentée dans un environnement chic et cossu.
Un service de location de moto semble bien intéressant car on peut ainsi faire des essais sur plusieurs jours avant d’acquérir une nouvelle machine.
Locapark propose donc des bécanes de toutes marques du 50cc au 1250 GS, du trail à la routière.
Ici on aide également des jeunes pilotes qui courrent.
Bien entendu ils peuvent passer au paravent le permis de conduire sur la piste de moto école intégrée à cet espace.
Plusieurs autres services sont également proposés.
En commençant par la mutuelle des motards qui y a un bureau. On s’assure avant de partir !
Un service de réparation rapide est lié à la boutique Motoshop qui vend aussi des accessoires.
En plus une boutique de vêtements propose tous les accessoires d’habillements nécessaires à la pratique de la moto.
Sans parler aussi des habits de ville dans diverses collections, toutes très classe sans être forcément motardes.
Enfin une partie qui est tout aussi intéressante se trouve essentiellement à l’étage et regroupe une belle série de motos anciennes du début du siècle dernier jusqu’aux années 90 environ.
Dans l’entrée de chez BMW on peut voir la moto d’Hubert Auriol, celle du Dakar 1983 qu’on avait déjà vue passer par chez nous lorsque ce rallye prenait le bateau à Sète.
A l’entrée de ce petit musée, où l’on doit pouvoir admirer environ une cinquantaine de machines, Philippe Loué nous accueille.
Autrefois pilote en TT, cross, enduro et en Rallye africains il y a couru dans beaucoup d’épreuves et dans pas mal de pays d’outre méditerranée.
Il a contribué également à créer le circuit de moto-cross de Frontignan.
Avec l’âge il est devenu collectionneur et conservateur, restaurateur de la collection de Jean Frédéric Suttel à laquelle il a ajouté plusieurs de ses propres moto anciennes.
Je suis immédiatement attiré par mes chères Bultaco !
Ce qui m’amène à penser que lorsqu’on retrouve dans des musées des motos qu’on a possédées …
… cela veut bien nous rappeler qu’on n’est plus très jeunes, enfin, de collection comme ces engins !
Dommage qu’il n’y ait pas une Bultaco Metralla kit América ou une TSS.
Une Monark des années 1972 est une des dernières arrivées.
Cette 125 était à l’époque ce qui se faisait de mieux pour pratiquer l’enduro.
Nous rêvions tous de cette machine suédoise.
Construite (ou re-construite) par Racing Motors Développement à St Gély du Fesc, une machine de records de vitesse sur base de 350 Royal Enfield retient mon attention.
J’aimerais en savoir plus sur cet engin et ses constructeurs…
Puis dans le coin des vieilles Mamies, voilà une rutilante Henderson, marque américaine du début du XX siècle.
Plus loin une Rochet de 1903.
Ce mono parisien de 540 cc est installé sous un grand tableau en volume constitué des pièces d’une Royal Enfield.
Des compositions de pièces détachées de motos mises sur un cadre et accrochées au mur telles des tableaux sont particulièrement séduisantes.
Oui ! la Malague et une 750 Kawa me rappellent encore tout une autre époque et mes propres bécanes…
Qui eu cru lorsque la moto est repartie dans les années 60 que nous verrions de tels grands ateliers et boutiques aussi luxueux.
Il faut dire que la moto représentait alors un emblème de revendication devant la société bourgeoise de nos parents.
Maintenant elle est devenue un engin branché et presque un signe extérieur de réussite sociale.
Et même si on continue à aimer les petits bouclards et les motos d’un autre temps une visite au plus grand village moto d’Europe s’impose.
L’union de ces concessions et leur construction dans un tel ensemble me laisse pantois.
Les temps ont bien changés !