Serge Bary pilote de monoplace et l’Écurie de la Cité
Serge Bary pilote de monoplace et l’Écurie de la Cité
Photos de C Camberoque avec les souvenirs de Jimmy Bardy, de Jean Louis Barthes et de Daniel Peguinot
Photos : reproduction interdite sans accord de l’auteur
Serge Bary était un pilote, membre de L’Auto Club Carcassonnais dans les années 1970.
Avec sa famille ils tenaient la concession Mercedes, puis Honda de l’Aude.
Je me souviens encore avec émotion des premières Honda S800 et de leurs montées en régime.
En ce temps-là l’automobile club de l’Aude qui s’appelait l’Écurie de la Cité comportait de nombreux pilotes.
Ils couraient sur des R8 Gordini, des Alpines, Alfa Roméo, NSU, BMW et bien d’autres voitures préparées pour la course.
Le grand café Lapasset aujourd’hui disparu était le siège des clubs auto et moto. Nous avions l’habitude de nous y retrouver presque tous les jours.
Passionné de pilotage de mécanique et de mise au point Serge Bary accueillait tous ses amis dans son grand atelier de la route de Narbonne.
Son garage est devenu de nos jours un supermarché de produits exotiques mais son fils Stéphane tient un atelier de carrosserie juste au dessus.
La voiture de Serge faisait l’admiration de tout le monde et il faut préciser qu’à l’époque, elle était une auto pas courante dans l’Aude.
Dans la ville tout le monde était fier du palmarès de Serge et de sa monoplace bichonnée et modifiée par ses soins.
Pour les sponsors j’avais photographié la monoplace au pied des remparts de la Cité de Carcassonne.
Normal puisque notre club s’appelait l’Écurie de la Cité !
Mais je me demande si de nos jours nous obtiendrons l’autorisation de s’installer, pour la photo, à cet endroit-là.
Les Monuments Historiques, les écolos et autres institutions officielles ne verraient probablement plus cela d’un bon œil.
Les temps changent …
Jimmy Bardy, mon vieux complice et ami de toujours se souvient :
« J’ai suivi Serge dans ses courses en France. On tractait la monoplace une GRAC de formule Renault avec une Mercedes 200 D.
C’est à ce moment là que j’ai acheté une 220D pour mon travail et que je suis devenu un inconditionnel de Mercedes.
Serge avait fait du circuit mais préférait la côte.»
Son auto, au départ était une formule France, GRAC MT6, qui étaient toutes avec des moteurs 1300 Gordini préparés.
Puis ensuite il y a eu le 1600 et le 1800 Renault extrapolation du moteur de la R 16.
Avec ces moulins plus gros Serge utilisait sa monoplace pour les courses de côte.
Ci dessus autre auto vue à Montlhéry. Serge est de trois quart en train de discuter.
Les photos suivantes sont prises sur les courses de côte de Mazamet, du Cabarétou et également sur le circuit de Montlhéry.
Serge est dans le paquet après le départ d’une course sur le circuit routier de Montlhéry
Jimmy se souvient :
« À Carcassonne, tard dans la nuit je suivait Serge qui lui montait sur sa FF directement par la route pour aller s’entrainer dans un col des Corbières.
Il faut imaginer sa monoplace, la nuit, sans phares et pas du tout conforme au code de la route avec ses échappements spaghettis qui ronflaient dans la nuit noire du massif Alaric ! »
Sur cette image de la course de côte de Mazamet dans la brume, je ne sais pas qui était au volant de cette autre monoplace.
Serge était déjà passé … probablement !
Si vous avez des informations ne manquez pas de me les communiquer.
En plus cette photo a retenu particulièrement l’attention de mon ami Jean Louis Barthez.
Quelle coïncidence ! Il croit reconnaître la monoplace qu’il a achetée et restaurée récemment.
Sur une autre photo de ce jour hivernal derrière le Pic de Nore au dessus de Mazamet on voit une R8 Gordini.
C’était les temps béni des Gordes !
Celle-ci doit être celle de Jacques Auzoles qui l’avait bien préparée.
J’étais monté avec lui dans la descente de cette côte et j’en ai gardé un souvenir impérissable.
Là aussi, de nos jours quel commissaire me laisserait monter en passager ?
Jimmy et Patrick avaient participé au Rallye de l’Hérault de cette époque.
Ils regardent François Chauvel qui vérifie je ne sais quoi, puisque le moteur est à l’arrière comme me le fait brillamment remarquer Jean Louis !
Il faut aussi préciser qu’une jeune femme audoise, Maryse Bruyas courait sur monoplace, ce qui était rare, voire exceptionnel pour l’époque.
Prise au départ de la course de côte du Cabarétou. C’est bien Maryse Bruyas.
Jean Louis me dit que la monoplace est une MEP X2.
Cette auto était équipée d’un moteur flat twin Panhard 24 CT. Qui devait développer une cinquantaine de CV.
Les MEP étaient assemblées à Albi par Maurice-Emile Pezous.
Au début, vers 1965 elles avaient un moteur de 2CV. Puis comme cela manquait de puissance on les équipa d’un moteur Panhard comme celle de Maryse.
Enfin une troisième version fut mise au point avec à nouveau un moteur Citroën mais un 4 cylindres de GS plus performant.
Il y avait une coupe de France des MEP et compte tenu de la légèreté de l’ensemble ça marchait très bien.
Elles devaient peser un peu plus de 330 kg.
Daniel Peguinot se souvient bien de Maryse et dit qu’elle « envoyait fort ! »
http://panhard-racing-team.fr/?page_id=4940
http://www.spiritracerclub.org/albi-joie-des-mep/
A Saint Pons on est au bas de la célèbre côte du Cabarétou qui était une grande classique.
Jean Pierre Beltoise y avait couru notamment, ainsi que Jacques Maraval qui justement habitait St Pons et les frères Alméras sur leurs Porches.
Serge était au départ pour le parcours de cette côte qui était assez tortueux sur 8 km.
De quoi passer un bon moment !
Plus de quarante ans après j’entends encore le bruit des montées en régimes de Serge Bary et de son moteur qui résonne en montant et s’éloignant dans la vallée.
Je n’ai pas oublié non plus le moteur rageur de la NSU Printz Tt de Bernard Guiraud.
Bernard était lui aussi un ami d’enfance qui a aujourd’hui disparu.
Quelques temps après cette course, en revenant de chez Pastre notre préparateur favori, Bernard n’a pas survécu a un accident avec cette voiture.
Pour moi ces quelques photos de Bernard sont bien plus que des souvenirs.
J’en profite aussi pour rendre un hommage au souriant Christian Morel, distingué Gordiniste, récemment disparu.
Jimmy se souvient d’une saison de course où il avait accompagné Christian sur des circuits ou il courait alors sur une voiture qui est devenue extrêmement rare : Une Audi 80 Challenge.
Elle était réservée uniquement à la course, allégée au maximum et équipée d’un moteur 1600.
Les Audi 80 Challenge étaient toutes de couleur Orange. Introuvables actuellement !
Très peu d’exemplaires étaient sortis d’usine. Plus de cinquante mais probablement moins d’une centaine !
On se rappelle aussi de Roger Rivals qui vivait dans l’agglomération de Carcassonne et travaillait à Mazamet. Non, il n’y avait pas encore de limitation à 90 !
Il s’y rendait tous les jours en passant par le col des Martys et voyager sur cette route avec lui dans son Alpine était une expérience inoubliable mais aussi terrifiante !
La journée de course est finie, je prends une dernière photo de Maryse et de Serge avant le retour au garage.