Vétérama de Mannheim
Vétérama de Mannheim
Par Patrick Barrabès
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Patrick Barrabès, mon vieux complice, est un habitué de la bourse de Mannheim.
Cette année, il a réalisé tout un reportage constitué de portraits des « boursicoteurs ».
Et de cette atmosphère si particulière à ce rassemblement parmi les plus importants d’Europe.
On connaît les nombreux livres de Patrick mais il faut savoir qu’en plus d’être historien de la marque Motobécane, il a plusieurs passions.
Pour la moto, bien entendu mais aussi pour la photographie qu’il pratique assidûment.
En regardant les photos de Barrabès qu’il a choisi de prendre en noir & blanc, on a l’impression de déambuler au travers des stands de Mannheim.
Parmi la foule des badauds et des collectionneurs..
Merci Patrick pour ce voyage en images.
La marine Russe
VIREE en GERMANIE
Vétérama de Mannheim
A Mannheim, l’improbable est toujours de sortie
L’été se termine.
Le disque dur, bourré de souvenir et la moto en pré-hibernation annoncent les prémices de la mauvaise saison.
Solide, la mini ! La passion n’a pas d’âge
Halte les gars !
Si l’année « moto » a été géniale, elle n’est pas terminée pour autant.
La « Bicyclette qui roule toute seule » ? On la retrouve aussi en Allemagne
La 69 S achetée, un peu cher il est vrai, a permis une saison de dingue !
Minot, quand le dernier cours achevé, le chemin du bahut dérivait par la vitrine de chez Boyer, sur les boulevards toulousain, je la bavais, cette Béhème !
Où ai je mis la partie arrière ?
Jamais j’aurais imaginé qu’un jour, presque sexta , socialement … posé avec juste ce qu’il faut de tunes pour m’offrir quelques fantaisies, je pourrais m’arsouiller à Dijon…
Ou ailleurs comme j’aurais pu le faire à dix huit berges si les jobs d’été m’avaient offert cet avion de chasse à la place de la 125 Tobec qui m’a appris à rouler droit.
A dater au carbone 14
J’avais vaguement entendu parler qu’outre Rhin, dans ces froides régions (pour nous méridionaux), se déroulait le deuxième week end d’octobre le Vétérama de Mannheim.
Un rassemblement « Kolossal », un Woodstock de la ferraille ou s’échangeaient, à grands coups de Deutsch Marks, bouts de mopeds, d’Herculès et même de Kalachnikov dans une ambiance du feu de Dieu !
Mannheim – Plusieurs hectares de bourse et à chacun sa combine pour porter les achats
Fallait absolument voir ça !
Réunion de trois ou quatre potes, accastillage d’un vieux fourgon Citroën et, en route pour l’aventure !
Mille deux cent soixante dix bornes plus loin, c’est l’entrée du Mannheim Mai Markt, (Marché de mai de Mannheim).
Traduire par 260.000 m² de terrain vague, et par 15.000 m² couverts longeant un aéroport.
Une bibine de plus ? Je crois que j’ai un peu exagéré Quel ennui ! Trop longtemps que je le contemple ce V twin !
Portes d’un enfer mécanique ou d’un paradis du collectionneur ?
Je ne le sais pas encore.
Tu as vendu la Harley ?
De longues files de véhicules patientent dans un ordre très germanique.
Remorques débordantes de motos, Opels Blitz transfuges de la dernière guerre ou Fords Transits déclassés de la Feuerwehrleute (pompiers locaux) attendent l’ouverture de la barrière conditionnée a la présentation du passe, précieux ausweis souvent acheté depuis l’année précédente.
Reflets intemporels
Si pneus, moteurs, accessoires ou parties cycles constituent l’essentiel des chargements, le « calage » est souvent réalisé par une quantité impressionnante de caisses remplies quant à elles du breuvage blond ou brun, à base de houblon, qui sera largement consommé pendant la bourse
11000 euros la Husqui ! Le vendeur est un … Champion !
Nous passons l’octroi.
Plus d’un kilomètre pour rejoindre notre emplacement !
Harley, Vincent ? Toute un histoire dans un reflet
Si à cette heure encore matinale du vendredi la bourse n’a pas encore fait le plein, le spectacle est hallucinant Mannheim, c’est « un aérodrome » de stands regroupant environ 4000 motos et 500 autos à vendre.
Petit moped deviendra … Harley !
C’est une brocante géante pour qui recherche tout ce qui rejoint la locomotion … et autres plaisirs … !!!
Pour qui vient de France, avec en point de repère nos bourses nationales, le choc est rude.
La Stasi nous surveille !
Un seul des dix « carrés » qui partitionne le Vétérama représente à lui seul trois à quatre fois une « grosse » bourse comme celle de Monclar.
Si ces « tanks » pouvaient parler, que d’histoires ils nous raconteraient
Trois jours de bourse ! Le vendredi est réservé à l’installation et aux exposants.
Vous cherchez ? Nous l’avons !
C’est bien sur ce jour là que les « grosses pièces » changent de main.
Humour ou réminiscence des vieilles sorcières du passé …
C’est ce jour là que nous pouvons parcourir les stands a peu prés sereinement, comparer les prix, qui finalement sont au même niveau que chez nous.
La Cène
Internet et l’euro ont tout nivelé et c’est bien dommage. Allemagne oblige, les productions nationales sont majoritaires.
Dépêchez vous, c’est le dernier !
DKW, Adler, Herculès ou Kreidler en veux-tu en voilà. Complètes ou en vrac, en épave ou état concours, il n’y a que l’embarra du choix.
L’époque d’avant l’électronique !
Les stands qui proposent des refabrications sont légion.
De la R75 Africa Corps à la Mégola, aucun problème pour en reconstituer une « neuve ».
Steve McQueen à Mannheim ?
Seuls les cordons de votre bourse seront un frein à cette orgie mécanique.
Les productions des pays de l’Est : MZ, Jawa, Simson ou Traban sont devenues rares.
Causeries nocturnes
Un phénomène nouveau, l’Ostalgie, tend à créer un nouvel engouement pour ces deux temps, pourtant rejetés après la chute du rideau de fer.
La nuit tombe sur Mannheim. La majorité des stands, rendus borgnes par une bâche laissent filtrer des lueurs rougeoyantes.
Un français à Mannheim ! Qui va le trouver ?
Des centaines de braséros parfument l’air d’une odeur tenace de saucisses et d’oignions grillés tandis que sur l’allée centrale, les premiers « Burns » déchirent les oreilles avec le hurlement des moteurs poussés au rupteur.
La ronde continue toute la nuit. Une ambiance à vivre au moins une fois dans sa vie.
Inutile d’espérer dormir avant 4 h du mat’ !
Autant écouter les concerts de rock ou errer dans les stands d’outillage ou de matériel déclasses par la Bundeswehr, violement illuminés par le ronronnement des groupes électrogènes.
Jusqu’au bout de la nuit !
Voila, c’est cela Mannheim ! Il reste encore deux jours de bourse avant le départ de la dernière remorque.
Un samedi et un dimanche de marée humaine ou bikers, bobos, BCBG ou nostalgiques d’une époque teinte de vert de gris se mélangent dans un énorme melting pot, un océan humain dans une marée de pièces.
Le feu dans les braséros et dans nos cœurs
Voila pourquoi, par ces quelques lignes, et ces quelques clichés, j’ai essayé de vous faire partager cette ambiance, cette convivialité autour de cette bourse version plus ou le premier but n’est pas la recherche de pièces mais le souhait de passer un week end « hors du monde ».
Voila pourquoi, certainement, je serais à Mannheim l’an prochain.
Et vous ?