Patrick Barrabès : publication 2021
Patrick Barrabès : publication 2021
Par Charles Camberoque. Images et documents Collection Patrick Barrabès
Pour mieux voir les images, les regarder sur un vrai grand écran d’ordinateur. Reproduction interdite sans l’accord des auteurs
Comme chaque année, ou presque, l’ami Barrabès vient de publier un nouveau merveilleux livre aux éditions ETAI.
Que dis-je une nouvelle Bible Motobécane.
Celle des motos de courses à quatre temps !
Une belle histoire en 12 chapitres des machines et surtout des hommes qui les ont construites et pilotées en vitesse, moto-cross, trial …
… depuis les années 1920 jusqu’aux débuts du XXIème Siècle.
Le livre de Patrick constitue une véritable histoire pleine d’explications techniques, péripéties et hommages aux pilotes mécaniciens et ingénieurs de la marque.
Ce texte est beaucoup plus qu’un simple inventaire des modèles de courses.
Le tout est écrit dans ce style fluide si particulier à Patrick Barrabès.
Il nous offre toutes ses incroyables connaissances, le fruit de ses longues recherches sur les techniques de la marque Motobécane.
Le tout est étayé d’une documentation tout à fait foisonnante.
On se régalera des anecdotes savoureuses et de l’évocation des courses mythiques comme, entre autres, les Six Jours, puis les premiers Bol d’Or ou encore cette folle course routière : Paris-les Pyrénées-Paris, « la plus dure épreuve de l’année ».
Ces longs parcours attiraient les foules au bord des routes et cela devait ressembler aux premiers Paris Dakar que nous attendions longuement pour les voir passer si rapidement direction Sète !
Souvenez vous comme cela nous faisait beaucoup rêver.
Pour les babys boomers comme moi beaucoup de ces Motobécanes n’étaient vieilles que de 20/30 ans !
Nous étions contents de faire nos premières armes de motard sur ces engins.populaires qu’on trouvait facilement et pour pas cher… Faute de mieux !
En ce temps là, ces machines présentaient pour nous des motos avec un même écart d’âge qu’ont actuellement des bécanes des années 90 par rapport à nos jours. Comme les Suzuki GSX, les 1300 R Hayabusa ou bien encore les Voxan qui vont sur leur 30 ans !
Ceci explique combien ce livre nous touche particulièrement en ravivant nos premiers souvenirs et rêves de motard.
On retrouve dans ce beau bouquin, désormais indispensable, la grande « famille Motobécane ». Raymond Tykoczinski concessionnaire et pilote Motobécane, Claude Thomas, Georges Viaene et tant d’autres comme le pauvre René Boura dont le décès traumatisa durement les dirigeants de la marque.
J’admire Patrick Barrabès pour ses recherches permanentes et son indéfectible enthousiasme communicatif qui ne date pas d’hier.
Comme le prouvent ces photos où on le voit devant l’atelier de son père concessionnaire Motobécane à Balma dans l’agglomération toulousaine.
Au chapitre « Pendant la guerre » Patrick décrit cette période de pénurie où rapidement l’usine de Pantin n’a été autorisée qu’à produire des vélos :
« Malgré l’occupation et les restrictions, malgré la perte de liberté, ce que l’ennemi n’a jamais pu détruire c’est l’espoir, cet espoir qui projette l’esprit vers les années d’après »
Plus loin, on peut lire les succulents souvenirs, du pilote toulousain Ric.
Le récit des créations du génial Steinbach qui ne reviendra pas des camps de concentration.
On peut admirer ses derniers dessins, ceux de la GL coursifiée plus tard par Eric Jaulmes. Mais qui restera à l’état de prototype.
Barrabès nous parle aussi des ateliers clandestins installés à St Etienne pendant l’occupation en 1942 et 1943.
Ce livre tout à fait jubilatoire se lit comme un roman historique et technique plein de suspense et de rebondissements.
Dans quelques pages d’anthologie Patrick rend un vibrant hommage à son ami Claude Thomas décédé il y a peu.
Raymond Tykoczinski et beaucoup d’autres pilotes racontent à Patrick leur carrière passionnée et passionnante.
Parmi eux Jean Jacques Cassegrain dont ma génération se souvient de son écurie Kawasaki vers 1970.
On se souvient aussi de sa camionnette avec peint en gros Cassegrain ce qui nous faisait curieusement penser à la célèbre marque de boites de légumes en conserves d’alors !
Ce qui me frape à la lecture de ce livre c’est l’impression que Motobécane, fut crées par un groupe d’amis fidèles qui avaient une grande conscience de ce que la moto devait être et ne pas devenir.
Ils me font penser à des humanistes de rigoureuse déontologie, à la politique d’entreprise en accord avec leurs idées même si parfois celles ci ne correspondaient pas tout à fait avec leurs intérêts.
D’ailleurs, lorsque René Boura se tue au Bol d’or 1936, la politique de Motobécane deviendra farouchement contre toute courses de motos.
Les dirigeants firent alors preuve d’une opposition formelle à toute tentative de compétition.
Ils devinrent contre la fabrication d’engins avec lesquels des jeunes gens risquaient de se blesser ou bien de se tuer.
Leur volonté était de fabriquer des motos qui servent aux ouvriers et au peuple pour circuler à moindre prix. Affirmant en cela une dimension sociale.
Malgré tout, à l’intérieur de l’usine la passion pour la course était forte auprès des ingénieurs et du personnel technique.
Conscients de la valeur des machines produites ils préparaient non officiellement des motos, les faisaient évoluer et favorisaient en douce, non officiellement, quelques coureurs.
Eric Jaulmes fermait les yeux…car tout de même cela faisait de la réclame pour Motobécane.
A cette époque les concessionnaires préparaient des machines pour leus coureurs locaux.
Ainsi Baldelon à Carcassonne préparait une 175 de moto-cross pour Charles Delmas.
Charles Delmas gagnât un palmarès éloquent dans les années 50/60.
Plus tard, vers 1976, Motobécane importera des Guzzi et Benelli.
Un projet assez fou naitra pour faire courir au Bol D’or 77 deux Benelli 6 cylindres tout à fait surprenante mais décevantes.
En même temps avec des motos aux moteurs deux temps Jean Bidalot et Eric Offenstadt tentèrent de créer un service course qui participera en Grand Prix avec des 350 qui firent une brève apparition et surtout sur une 125, avec beaucoup plus de succès.
« Mais … c’est une autre histoire » comme dit Patrick …
Vous devez commander cet excellent livre aux Editions ETAI sur le site internet www.editions-etai.fr
42 euros pour : 192 pages au format 254/254 cm et 450 illustrations !
Vous y apprendrez une très grande quantité d’informations sur les 4 temps Motobécane en course.