A Sète: Des singes en hiver !
A Sète : Des singes en hiver.
Photo et texte de Charles Camberoque
A Sète un valeureux groupe de side-caristes cinéphiles organise chaque hiver une bourse moto. Ils se nomment : Des singes en hiver. Probablement en hommage au film de Belmondo et Gabin réalisé par H Verneuil. A moins que ce soit en souvenir du roman d’Antoine Blondin : Un singe en hiver, dans lequel, il n’est toutefois pas question de side–car. Pour la référence motocycliste à cet animal tout le monde aura compris.
Et cette année, question hiver on a été servi !
Par un froid à ne pas mettre un canard dehors, nous nous sommes retrouvés quai des Moulins, au bord de l’eau, dans ces immenses chais, aujourd’hui désaffectés. Ils servaient il n’y a encore pas très longtemps à entreposer les vins et plein d’autres productions Languedociennes avant leur exportation outre-mer.
Dimanche matin, dans ces gigantesques hangars un peu destroy, il faisait terriblement froid, ce qui n’avait pas empêché certains à venir à moto.
D’autres plus frileux avaient préféré la voiture quitte à la piloter en un blouson de motard … Òn se demande bien pourquoi ?
En venant, nous avons été doublés par Mickie qui n’avait pas froid au yeux, à fond sur sa Ténor.
Entre les étalages de la bourse on se baguenaudait pour ne pas geler sur place et tout le monde était couvert par plusieurs couches de vêtements, écharpes bonnet casquettes, chapeaux et gants…
Avec tout ce fourbi de motos en morceaux étalées dans ce décor délabré, avec tout ce monde emmitouflé et à la respiration fumante tournant en rond dans cette glacière, on se serait cru dans un refuge de la bataille de Stalingrad.
Une sacrée atmosphère, comme au cinéma dans le film Stalingrad de Jean-Jaques Annaud. Toujours du Cinéma !
Question bourse, quelques machines. Essentiellement des petites cylindrées du solex en passant par une125 MZ dans un bon état.
A l’époque ou cette moto se vendait et roulait couramment, on lui trouvait un air de banane à roulettes ridicule. Look qui se voulait sûrement symbole pathétique de modernité aux yeux des constructeurs de l’est. On en aurait voulu pour rien au monde !
Pourtant maintenant je la retrouve avec une certaine tendresse et je l’achèterais … presque.
A côté un étalage de pots d’échappement est impressionnant.
Des pots installés dans des caddies de supermarché ont un air de sculpture contemporaine.
Dans un autre hangar . Les gigantesques foudres dans lesquels était conservés les vins sont impressionnants.
A leur pieds, un bar est installé et si le café n’est pas terrible il y est au moins chaud et ça fait du bien.
Une petite 125 Benelli qui démarre au quart de tour attend pour 400 euros, un nouveau propriétaire.
J’ai toujours adoré les moteurs deux temps qui fument. Philippon me pardonnera !
Un curieux tricycle, à traction humaine, attire l’attention. La selle tout en alu, probablement moulée sur les fesses du livreur est superbe. Quant à la direction elle semble digne d’un tracteur. Dans l’axe de la roue, les pédales semblent présager de la nécessité d’avoir des mollets musclés pour avancer sur cet engin.
Dans un autre coin une 360 Trail Yamaha me fait encore rêver. Là aussi il fallait du jarret et une certaine habileté pour démarrer la bête d’un coup de kick sans se faire casser le pied sur un retour.
Un visiteur de prestige, mais discret, fait le tour des stand. Il s’agit d’un Sétois célèbre : Gari Carreras. Cet homme au combien sympathique et modeste est un des plus grand mécanicien de Grand Prix.
Il suivait le Continental Circus comme mécanicien d’Eric Offenstadt. Avec lui ils ont mis au point plusieurs machines dont une 500 bi-cylindres sur une base de moteur Kawasaki, qui marchait fort.
Plus tard Gari faisait la mécanique de Fenouil, entre autres, sur le Dakar.
C’est un plaisir de rencontrer Gari Carreras dans son atelier et de l’entendre évoquer ses souvenirs.
La petite bourse de Sète deviendra grande…
C’est tout le mal qu’on lui souhaite et en attendant, même s’il y faisait froid c’est toujours chaleureux d’y retrouver les copains